Le docteur Tramois a été condamnée à un an de prison avec sursis.
Je remarque tout d’abord que ce verdict confirme ce que j’ai déjà écrit : il n’y a aucun exemple de professionnel de santé condamné en France à une peine effective pour un fait d’euthanasie simple. La fameuse nécessité de sécuriser l’activité des médecins, dont on nous rebat les oreilles, est une affabulation pure et simple.
Mais je remarque aussi que ce verdict est le plus sévère jamais prononcé depuis trente ans.
J’ai déjà dit, mais je le redis encore, que le docteur Tramois mérite le soutien et l’estime de tous. Nous devons faire ce que nous pouvons pour partager un peu de la peine qui doit être la sienne ce soir.
Mais il ne fait pour moi aucun doute que la justice n’aurait pas éprouvé le besoin de rappeler le droit si l’affaire n’avait pas été à ce point médiatisée. Ce que le docteur Tramois paie, ce n’est pas un geste de désarroi effectué il y a trois ans et qui, ne méritant qu’un rappel aux bonnes pratiques palliatives, n’aurait jamais dû la conduire aux Assises ; non, ce qu’elle paie c’est d’avoir été conseillée n’importe comment. Les partisans de l’euthanasie l’ont ainsi envoyée au massacre sans le moindre égard pour les risques qu’ils lui faisaient prendre. Ils n’ont pas eu davantage le souci des protagonistes de l’affaire de Mantes-la-Jolie : que sont devenus les soignants du service de pneumologie ? Qu’est devenue Chrisitne Malèvre ? Ils n’ont pas eu davantage le souci des protagonistes de l’affaire de Berck : Marie Humbert a dit comment elle avait été manipulée par l’ADMD ; on ne se demande pas comment vivent les soignants qui entouraient Vincent Humbert.
Ce soir, j’ai la rage. Mais pas parce que le jury a condamné le docteur Tramois. J’ai la rage parce que des gens qui se targuent d’agir par générosité, par altruisme, par amour de l’humanité, n’ont pas hésité à la sacrifier comme un vulgaire pion sur un échiquier. Les gens qui ont fait cela n’ont pas de coeur.