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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonjour, Evelyne.

Je comprends sans peine votre question. La situation est d’autant plus surprenante que les établissements privés n’ont aucun intérêt financier à garder chez eux ce type de malade. Soit donc les choses sont plus compliquées que vous ne pensez, soit il y a une erreur d’analyse de la part des soignants.

Je n’ai jamais aimé ponctionner les ascites chez les malades en fin de vie, parce que l’ascite se reproduit beaucoup plus vite si on la ponctionne (et même en unité de soins palliatifs j’ai vu ponctionner des ascites qui ne gênaient que les soignants ; il faut bien s’occuper). Mais cette attitude abstentionniste n’a de sens que si le malade n’est pas gêné ; s’il l’est, alors il faut agir, bien sûr.

Après il faut analyser cette dyspnée.

L’équipe a raison ; il y a une composante psychologique. Je suppose bien, ou alors il faut qu’ils changent de métier, qu’ils ont mesuré la saturation avec et sans ventilation au masque, et qu’ils ont constaté :
- Que sous cette ventilation la saturation en oxygène est acceptable. Vous parlez de 88% ; c’est bas, mais il faut nuancer : si vous ou moi étions à 88% nous serions très mal ; mais un patient au lourd passé cardiaque ou pulmonaire en a vu bien d’autres, et il est fréquent que 88%, voire moins, soit pour eux une saturation normale.
- Qu’il n’y a pas de différence de saturation entre les moments où il se plaint et ceux où il ne se plaint pas.

Le problème est que je m’en moque complètement.

C’est un malade qui souffre, et quelle qu’en soit la raison sa souffrance doit être calmée. C’est un problème caractéristique de soins palliatifs, il faut agir en conséquence, et avec les soutiens techniques adaptés. Ou bien il y a dans cette clinique les compétences nécessaires, ou il faut les faire venir de l’extérieur (j’ai eu l’occasion de m’occuper d’un réseau de soins palliatifs, c’était pour nous une pratique courante). L’autre solution étant, bien sûr, de le faire transférer dans une unité spécialisée. Je dirais même que cela s’impose d’autant plus que l’attitude des soignants est une attitude de déni, caractéristique des équipes en souffrance, et cette souffrance fera qu’elle ne va pas savoir réagir de manière adéquate.

Par contre je redoute un retour à domicile. La fin de vie des malades cardiaques est souvent difficile à gérer, et je ne crois pas que vous pourrez vous en débrouiller ; par exemple si c’est l’ascite qui le gêne il n’ira pas mieux tant qu’il n’aura pas été ponctionné. Cela peut se faire à domicile, mais il faut le médecin qui assume cette responsabilité.

Ce qui serait bien, c’est de prendre contact avec un réseau de soins palliatifs, voyez peut-être http://www.sfap.org/annuaire

Merci de me tenir informé.

Bien à vous,

M.C.

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