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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonsoir, et merci de ce message.

Sur ce que vous raconte, je crois que les professionnels font effectivement preuve de réalisme en prévoyant une issue rapide. Et ils ont bien fait d’arrêter l’alimentation artificielle, qui est certainement plus nuisible qu’utile.

Mais vous entrez dans cette zone difficile où, ayant compris ce qui va se passer, l’ayant accepté, disons-le y ayant consenti, il ne reste plus qu’à attendre ; et comment trouver du sens à cette attente ?

Ma conviction, mais elle m’est totalement personnelle, est que, certes, cette attente n’a pas de sens ; mais ce qui en a un, et énorme, c’est de décider qu’on va malgré tout laisser les choses aller leur chemin ; c’est l’être que j’aime qui s’en va, et je lui suis fidèle si je me garde tout autant de le retenir que de le pousser dehors. oui, résolument, il est bon que la mort nous échappe.

Mais allons plus loin. Vous vous demandez : Est-ce qu’elle possède une grande force
physique ou psychique pour tenir encore tout ce temps ? Est-ce que
lorsqu’on est dans son état on décide réellement de laisser la vie ou
bien est-ce le corps qui décide ?
. Question sans réponse, mais qui ne fait que mettre en lumière que nous ne pouvons pas prendre le risque d’interrompre le processus si c’est par sa volonté qu’il dure.

Et vous analysez la situation fort lucidement : c’est dur pour nous tous, même si cela nous
permet d’appréhender peut-être plus sereinement son départ
. C’est dur et cela sert, mystérieusement, à quelque chose. Mais j’ajoute encore un point auquel je crois très ferme : dans ces situations de fin de vie non brutales, il vient toujours un moment où l’entourage pose la question que vous vous posez. C’est une étape normale, qui ne doit pas engendrer de culpabilité ; et c’est le signe le plus fiable que les choses, justement, ne vont pas durer.

Pour les yeux, je ne sais pas vous répondre. C’est un phénomène rare. La première chose à faire pour l’analyser est de chercher à voir si, quand vous lui fermez les yeux, elle manifeste une résistance, ou si elle les rouvre automatiquement. Dans le premier cas vous pouvez présumer qu’elle veut garder le yeux ouverts (peur de la mort ? C’est bien rare) ; dans le second, alors il est possible que vous vous trouviez face à une personne qui en réalité est déjà dans le coma, et dont les yeux restent ouverts comme il y a des gens qui dorment les yeux ouverts. La seule chose à ne pas oublier, c’est de protéger ces yeux avec un collyre.

Croyez que je pense à vous.

M.C.

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