Bonsoir, Lucille.
Je ne sais pas quoi vous répondre.
Vous me parlez d’un enfant qui est décédé dans un contexte de trouble respiratoire. C’est une situation rarissime, et il faudrait savoir ce qui s’est passé. Quelque chose de très grave, en tout cas.
La respiration est un phénomène bizarre : je respire sans y penser, mais je peux parfaitement décider d’arrêter ma respiration, d’en modifier le rythme ou l’amplitude (essayez donc de contrôler votre rythme cardiaque…). C’est un mécanisme automatique, mais pas tant que cela. C’est qu’il existe un centre respiratoire, sensible à la teneur du sang en oxygène et en gaz carbonique ; quand cette teneur se modifie le centre envoie les ordres nécessaires, et c’est cela qui déclenche la respiration ; il faut pour chaque respiration un ordre spécifique. Dans les cas d’overdose, le centre est paralysé, et le sujet, au sens propre, oublie de respirer. De sorte que si on n’a aucun autre moyen à sa disposition, on peut sauver le drogué en restant près de lui et en lui rappelant qu’il doit respirer.
Cet enfant avait un problème respiratoire majeur engendrant un trouble de la conscience. En augmentant son niveau de conscience l’infirmier lui permettait de redevenir sensible aux ordres du centre respiratoire (enfin, je schématise) ; mais il est évident que cela ne pouvait pas constituer une solution durable. Cela pouvait permettre de passer un cap.
Je ne sais pas pourquoi on a fait une nébulisation. Il faudrait pour cela avoir le diagnostic. Mais c’est une arme d’utilisation courante. Non : cette histoire est trop étrange pour que je me hasarde à vous en dire quelque chose.
Quant aux pauses respiratoires… une fatalité ? Je ne sais pas trop s’il faut le dire ainsi. Disons que c’est une manifestation habituelle quand le centre respiratoire ne suffit plus à stimuler une respiration défaillante, ce qui se produit notamment quand l’appareil respiratoire est si délabré que plus rien ne peut y faire : on peut cravacher un cheval, et il ira plus vite ; jusqu’au moment où il sera tellement épuisé qu’on aura beau taper dessus…
Bien à vous,
M.C.