Poster un message

En réponse à :

La dyspnée terminale

, par Michel

Bonjour, Marianne

Que vous répondre ?

Telles que vous les rapportez, les choses appelleraient une procédure judiciaire, ou au moins administrative.

Mais je voudrais réfléchir un peu plus. Ce qui me semble indiscutable, c’est que la réponse du régulateur du SAMU n’a pas été adaptée. Reste à savoir en quoi, et on le peut d’autant plus aisément que tous les appels téléphoniques sont enregistrés. Sans même parler de poursuites, il serait donc important d’analyser cette conversation, ne serait-ce qu’à titre de pédagogie.

Il est exact que le SAMU est dédié à des interventions visant à sauver des vies, et non à des accompagnements de fin de vie ; il faudrait aussi savoir quelle était la situation concrète à ce moment précis : on ne va pas l’apprécier de la même manière si toutes les équipes étaient sorties ou si on état plutôt en période de calme.

Et il faut nuancer aussitôt : même si ce n’était pas le rôle du SAMU que d’intervenir, on peut consentir des exceptions ; en se souvenant que ces exceptions ont pour le service qui les consent une sanction financière, et que les médecins sont parfois harcelés par leur autorité de tutelle (même si je ne suis pas trop d’accord avec les racontars qu’on colporte sur un prétendu rationnement des soins). D’autre part si la mission du SAMU n’était pas forcément de se rendre sur les lieux, elle était de rechercher une réponse plus appropriée. De toute façon, si on a décidé (je suis pour) de privilégier les fins de vie à domicile, cela doit conduire à redéfinir les missions des SAMU, car des catastrophes comme celle que vous avez vécues ne manqueront pas de se reproduire, appelant l’envoi sur place d’équipes d’urgence.

Il faut aussi se demander comment les choses se sont produites. Il arrive, on le sait bien, qu’un œdème pulmonaire se déclenche de manière brutale. Mais il arrive bien plus souvent qu’elles surviennent dans un contexte d’insuffisance cardiaque terminale, de sorte qu’on peut s’attendre à un accident dramatique. Il faut alors anticiper et dire ce qu’on fera le cas échéant. C’est plus facile à dire qu’à faire, car la seule solution aurait été d’hospitaliser préventivement votre mère, par exemple en soins de suite, ou peut-être, si elle allait déjà très mal, en unité de soins palliatifs. Mais c’était renoncer à l’idée de la faire mourir chez elle. En d’autres termes, si on maintient l’objectif de favoriser les décès à la maison, il faudra bien assumer un certain pourcentage de situations infernales.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.