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En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonsoir, Jo-Anne.

Je ne retrouve pas votre précédent message, mais je m’aperçois que le forum de cet article est dans un grand désordre. Je ne sais pas ce qui s’est passé, et je n’ai pas les connaissances informatiques pour corriger cela.

Votre question est terriblement difficile, et je ne pourrai vous donner que des pistes. En effet quand un malade se met à avoir des troubles du caractère, il y a de multiples explications qui, d’ailleurs ne s’excluent absolument pas. Et j’aurais plus vite fait en vous disant qu’il faut (mais votre père l’acceptera-t-il ?) faire intervenir un psychologue, et un particulièrement chevronné, pour essayer de démêler tout cela.

Un sujet qui fait un AVC, puis un second, a toutes les raisons du monde de se trouver déprimé. Et la dépression peut prendre des formes très diverses, dont l’agressivité. La dépression peut évidemment se trouver redoublée quand il y a un deuil, même ancien.

Mais par ailleurs le fait même d’avoir un trouble vasculaire cérébral ne manque pas d’avoir un retentissement sur l’ensemble du cerveau, et de perturber le fragile système des médiateurs chimiques ; autre raison d’avoir un trouble de l’humeur, voire une dépression.

Je suis moins sûr que vous de l’absence de tout trouble intellectuel : il n’y a aucune raison pour que les accidents vasculaires épargnent totalement les aires impliquées dans la cognition, et il y a souvent une détérioration, partielle, stable entre les accidents, qui passe inaperçue quand on ne la recherche pas systématiquement. Et la réaction fréquente des malades (outre qu’elle accroît les phénomènes que j’ai déjà décrits) est de mettre l’entourage à distance, simplement pour qu’il ne s’en aperçoive pas trop.

Le fait de se sentir dépendant, le spectacle des autres qui sont en bonne santé crée un malaise qui peut prendre la forme d’une jalousie, d’une rancune.

Il y a aussi des phénomènes de régression psychomotrice qui font que, comme vous le pressentez, le malade renonce à utiliser toutes ses potentialités.

Il y a…

Tous ces mécanismes se conjuguent en proportions variables pour produire le tableau que vous décrivez. C’est pourquoi il est si difficile de faire le tri, et c’est pourquoi le recours à un professionnel (et un bon) serait indispensable. Je ne parle même pas de l’influence de votre propre deuil.

Provisoirement, ce que vous pouvez faire est précisément d’osciller comme vous le faites entre : "papa tu es adulte et responsable, je te laisse faire", et "papa, tu ne peux plus faire ci, tu ne dois plus faire ça". Votre cœur vous trompe certainement bien moins que tout autre organe, et la seule chose que vous ne devez pas faire est de manifester une indifférence. Retenez trois points :
- Vous ne serez utile à votre père que dans la mesure où vous ne serez pas trop épuisée : vous devez donner tout ce que vous avez, encore faut-il que vous l’ayez.
- Être malade ne donne pas le droit de vous/se manquer de respect.
- La bientraitance arrive facilement à la condescendance.

Voilà. Je sais bien que ma réponse est pauvre, mais je ne peux aller plus loin : il faut voir le cas.

Bien à vous,

M.C.

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