Poster un message

En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Jeanne.

Ces troubles psychiatriques du sujet âgé sont particulièrement difficiles à étudier. Je ne vais donc pas me risquer à vous donner une réponse sur une situation que je n’ai pas vue.

Il y a deux choses qui me semblent essentielles en termes de diagnostic :

La première est que votre père sait qu’il voit des choses anormales. Cela tend à indiquer qu’il a des hallucinations mais qu’il ne délire pas : le délirant est celui qui tire de mauvaises conclusions des informations qu’il reçoit. Il existe une foule de situations psychiatriques qui donnent à la fois des hallucinations de des délires, d’ailleurs le sujet qui en est à se fabriquer de fausses sensations n’a souvent pas d’autre solution que de se fabriquer de fausses interprétations.

Notamment, si votre père a des hallucinations et le dit, cela nous ôte un argument pour penser qu’il va vers une démence ; cela reste possible, mais il vaut mieux essayer de rechercher d’autres explications (notamment les hallucinations sont fréquentes dans les démences de type Alzheimer, mais à un stade où on n’est plus à se poser la question du diagnostic).

Alors quelles autres explications ? Pas facile. En voici quelques-unes :
- Une maladie psychiatrique tardive : il y a notamment ce qu’on appelait naguère la psychose hallucinatoire chronique ; mais en principe le malade n’y critique pas ses hallucinations ;
- Une récidive d’AVC : pourquoi pas ? le processus peut parfaitement toucher une zone sensorielle.
- Une épilepsie ; mais on voit mal le sujet s’en souvenir.
- Un médicament, comme toujours en gériatrie.
- Cette pathologie particulière qui atteint le sujet souffrant de déficit sensoriel (visuel ou auditif) et qu’on appelle le syndrome de Charles Bonnet ; il est fait d’hallucinations isolées survenant chez un sujet en parfaite santé mentale.
- Mais aussi une foule d’autres situations.

La seconde est que votre médecin a raison : dix jours c’est très peu, et il ne sert à rien de vouloir traiter des hallucinations dont votre père, par ailleurs, ne se dit pas spécialement gêné. A condition toutefois d’avoir éliminé les causes sur lesquelles on pourrait agir, notamment les médicaments (je suppose qu’en ce qui concerne l’AVC, tout ce qu’on peut faire, c’est à dire pas tellement de choses, est déjà en place).

Je serais heureux d’être tenu au courant.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.