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En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Marie.

Je comprends votre détresse. Mais sur ce que vous dites, je ne crois pas que vous pouviez agir autrement que vous ne l’avez fait.

Ce que je note c’est que les professionnels ont posé un diagnostic de psychose. Je m’en méfie un peu car une psychose ne vient pas comme ça : il y a des épisodes antérieurs, on ne devient pas psychotique avec l’âge (enfin, tout peut se voir). Dans ces conditions, mais je vous le dirais mieux si je connaissais, par exemple, l’âge de votre mère, il y a au moins quatre hypothèses :
- Il y a eu d’autres épisodes psychotiques et ils sont passés inaperçus. C’est très possible. Mais dans ce cas il n’est pas facile de dire si la situation est devenue dangereuse pour la personne, et de toute manière il faut considérer que l’inconvénient d’une hospitalisation un peu violente a eu pour résultat heureux que le diagnostic est fait.
- Il ne s’agit pas d’une psychose mais d’une démence avec un délire surajouté. Vous auriez pu surseoir à l’hospitalisation, mais là aussi cela comportait un risque dont l’importance est difficile à évaluer.
- Il s’agit d’une dépression délirante ; diagnostic peu fréquent, mais qui est une urgence.
- Il y a une tout autre cause à cet état, par exemple une cause physique. C’est là aussi une urgence.

Quelle est la bonne hypothèse (et il n’y a pas que celles-là) ? Je n’en sais rien, bien sûr. Mais ce dont je suis sûr c’est que vous n’aviez aucun moyen de décider, et que les risques de certaines d’entre elles ne vous laissaient guère le choix. Vous avez donc rempli votre devoir de fille de la seule manière possible.

Il ne vous en reste pas moins le pénible souvenir d’avoir brutalisé votre mère. Mais si vous aviez évité cette brutalité vous auriez pris, je crois, un risque inconsidéré. La brutalité n’es pas toujours évitable, et quand il faut sauver un noyé on le saisit par où on peut. Il vous reste le souvenir d’avoir paniqué. Oui. Mais en l’occurrence cette panique vous a fait prendre la bonne décision. Nous sommes parfois contraints de faire le bien de l’autre malgré lui. C’est dur ; et je sais bien que rien de ce que je pourrai écrire ne vous permettra réellement, il le faudrait pourtant, de changer votre inévitable culpabilité en légitime fierté.

Bien à vous,

M.C.

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