Bonjour, JP.
Vous ne saisissez pas bien la portée de mon propos parce que ce n’est pas facile à saisir, mais aussi parce que je n’ai fait que formuler une hypothèse qui peut parfaitement être fausse. Je l’ai fait parce que je suis frappé de ce que vous dites avec force : je pense avoir la possibilité et l’obligation de soutenir mon père dans cette épreuve. Précisément je n’en suis pas si sûr. Votre père (et c’est une réaction de défense normale) a créé une situation où vous me semblez singulièrement réduit à l’impuissance.
C’est pourquoi je vous recommande de limiter votre implication : votre père est dans un schéma de révolte (tout comme je vous sens dans un schéma de marchandage), et dans ce schéma il faut bien qu’il dirige sa révolte contre des adversaires. Vous en faites partie. Dans ces conditions, quoi que vous fassiez cela n’ira pas. Il n’y a donc aucun avantage, ni pour lui ni pour vous, à vous exposer plus que de raison à ses coups ; cela pourrait même s’avérer contre-productif, en lui permettant d’entretenir le mécanisme.
Il ne s’agit donc pas de déserter, mais de ne pas souffrir inutilement. Et j’ajoute : de ne pas vous laisser faire inconsidérément (même si je sais bien qu’il faut savoir encaisser), car s’il est nécessaire de laisser sa colère s’exprimer il est tout aussi nécessaire de rappeler qu’il y a une réalité, et que si vous êtes prêt à supporter des sautes d’humeur vous n’êtes pas disposé à vous laisser manquer de respect.
Prenez soin de votre famille ; sans vous laisser trop impressionner par les propos de votre femme : elle est dans son rôle, et il est probable qu’elle a elle aussi une souffrance à gérer.
Bien à vous,
M.C.