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En réponse à :

Les troubles du transit en gériatrie

, par Michel

Bonjour, et merci de ce message.

Mais il me semble difficile de vous aider : j’ai trop peu d’éléments pour faire autre chose qu’imaginer, ce qui est toujours très risqué.

Ce qui me semble certain c’est que vous avez eu affaire à une situation grave : chez une très vieille personne toute maladie un peu sévère peut toujours faire basculer une situation. Et du fait que nous avons des moyens thérapeutiques puissants on en vient trop souvent à croire qu’une infection urinaire n’est qu’une petite affaire ; ce n’est nullement le cas.

Ici nous voyons que cette infection a été la cause d’un séjour au lit de trois semaines. Mais on ne reste pas au lit trois semaines pour ça. Il faut donc envisager quatre hypothèses :
- Cette infection urinaire était particulièrement grave : germe résistant, abcès du rein, septicémie associée…
- L’infection a déclenché une cascade de complications qui a assombri le pronostic.
- L’état préexistant de votre mère n’était pas bon.
- Ce n’est pas l’infection urinaire qui a provoqué cette catastrophe.
Bien entendu je ne peux absolument pas dire ce qu’il en a été.

Vous parlez ensuite d’un trouble du transit. C’est malheureusement bien banal, et les fécalomes sont souvent la rançon d’un décubitus prolongé ; il n’est pas si facile d’en venir à bout, et le plus probable est qu’il y avait un intestin très encombré, de sorte que la partie que vous avez pu enlever n’était qu’un fragment. Mais que fallait-il faire ? Sûrement pas des examens, radio ou échographie, puisqu’on savait à quoi on avait affaire. Multiplier les lavements ? Sans doute, à condition que l’état de la malade le permette. Or il semble que les choses ont évolué très vite, et je comprends que les soignants se soient tenus sur la réserve.

Ce qui me semble évident c’est deux choses :
- La première est que les conséquences d’une infection urinaire, même bien soignée, peuvent être catastrophiques : il faut que le malade ait les moyens de s’en remettre. Je n’ai aucun argument pour dire qu’il faut chercher plus loin.
- La seconde est qu’on peut toujours se dire qu’il y a eu autre chose : rien de plus efficace, par exemple, qu’un cancer des voies urinaires pour provoquer une infection. Je ne vous dis pas ça parce que j’y crois, ce n’est qu’un exemple. Et alors la question se pose de savoir ce qu’on aurait fait. Pour ma part, dans une telle situation, je n’aurais certainement pas cherché un cancer que je n’aurais pas eu les moyens de soigner.

Non, franchement, je ne crois pas qu’il se soit passé quelque chose d’anormal. Ce qui vous arrive c’est que vous êtes en deuil, et on sait bien que dans le deuil on croit qu’il serait moins pénible à supporter si on comprenait, ou si on trouvait un coupable, bref si on avait le moyen de se dire que les choses auraient pu ne pas se produire ; trouver un coupable c’est entretenir l’illusion que la mort n’est pas la patronne, qu’il y a toujours moyen d’y échapper. Cette illusion est un processus normal, qu’il faut accueillir et laisser se dérouler, mais sans au fond en être dupe…

Bien à vous,

M.C.

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