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En réponse à :

L’escarre : une maladie générale

, par Michel

Bonsoir, Tiana.

Il n’y a guère que deux raisons envisageables.

La première est rarissime : l’escarre peut saigner parce qu’elle est profonde et qu’elle atteint un vaisseau. Mais je n’y crois pas un seul instant.

La seconde est que le pansement collait à la plaie, et qu’en l’enlevant on a créé le saignement. C’est toujours une mauvaise chose :
- Parce que si on a fait saigner pour ce motif, cela signifie immanquablement qu’on a arraché du même coup toute la fine couche cellulaire que l’organisme avait déposée sur le fond de la plaie pour essayer de cicatriser.
- Parce que si la plaie a saigné, cela signifie qu’on a mis en communication l’espace sanguin et la plaie ; or cette plaie est infectée. Cette infection est une bonne chose pour la plaie, car ce sont les bactéries qui ont mission de la nettoyer. Mais à condition que ces mêmes bactéries n’aillent pas se promener dans les vaisseaux sanguins, où elles risquent d’essaimer n’importe où.

Il est donc capital de ne pas faire saigner les escarres (et cela interdit de faire des détersions mécaniques au bistouri, ce qui le plus souvent ne sert à rien et fait courir un risque majeur). Pour cela il faut :
- Bien choisir son pansement, et bien le gérer. Les pansements de type hydrocolloïdes ou hydrocellulaires ne collent absolument pas à l’escarre, surtout si on prend la précaution de les utiliser comme il se doit : on les laisse en place jusqu’à ce qu’ils se décollent d’eux-mêmes. Rien ne m’agace plus que ces prescriptions de renouvellement des pansements tous les deux jours, ou tous les trois jours : il n’y a pas de périodicité, on les laisse en place tant qu’ils tiennent (et le critère le plus sûr de soin correct est la puanteur du pansement quand on l’enlève). Il faut bannir les autres pansements, ou tout au moins les réserver à des situations où, rien d’autre ne pouvant être utilisé (surface de l’escarre, localisation...) on doit se résigner par exemple à bourrer l’escarre de Biafine en recouvrant de compresses.
- Et quel que soit le pansement qu’on a choisi, n’accepter aucun traumatisme quand on l’enlève. La solution la plus simple est de faire le soin en recouvrant la pomme de douche d’un gant de toilette et en laissant couler l’eau patiemment jusqu’à ce que le pansement se décolle. Rappelons que pour nettoyer une escarre le seul liquide qui ne soit pas absurde est l’eau du robinet.

Bien à vous,

M.C.

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