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En réponse à :

La perfusion sous-cutanée

, par Michel

Bonjour.

Vous avez mille fois raison de rappeler qu’avant de perfuser les gens il faut se demander si c’est vraiment nécessaire, et s’il y a des alternatives. Quand on fait cela, quand on ne pose que les perfusions strictement nécessaires, on en pose moins.

Mais il me semble que cette position a des limites.

Vous travaillez en EHPAD. Mais ce n’est pas le seul endroit où la question se pose. Je ne citerai comme exemple que les malades atteints de sclérose latérale amyotrophique, qui ont trop de troubles de la déglutition pour avaler, et qui ont souvent un abord veineux détestable. Ce sont des gens souvent jeunes, et ils ont par exemple des besoins d’hydratation. Mais plus généralement il y a une foule de situations de soins palliatifs qui requièrent des injections parce qu’il n’y a rien d’autre (même si comme vous je milite pour qu’on fasse un peu de tri).

Mais parlons de votre pratique.

La vieille dame ne boit pas ; elle ne boit pas parce qu’elle n’a pas soif ; elle ne boit pas parce qu’elle n’a pas envie de boire. A part cela elle va somme toute assez bien.

Que faire ?

Décider que si elle ne veut plus boire c’est sa liberté, et que je n’ai pas le droit d’aller au-delà de la sollicitation, même si elle doit mourir ? C’est éthiquement un peu difficile à accepter, ce n’est pas parce qu’on est à la fin de la vie qu’on est en fin de vie.

Lui proposer à boire, la solliciter, la pousser ? Sans doute. Mais les malades se plaignent volontiers de ce harcèlement.

Alors que si je lui négocie un litre de flotte en sous-cut trois nuits de suite...

La vieille dame a mal. Mais vraiment mal. Je vais donc lui mettre un patch de fentany.

D’accord. Mais le patch mettra 10 à 12 h avant d’agir, et je ne sais pas quelle dose sera efficace, et encore moins laquelle sera tolérée. Dans le meilleur des cas mon traitement mettra trois à quatre jours à être optimisé. Et pendant ce temps-là elle a mal. La morphine injectable gagne 72 heures de souffrance. Il est rarement bon de commencer un traitement antalgique par des patchs, qui ne peuvent se concevoir que face à des douleurs :
- Nociceptives.
- Stables.
- Et déjà soulagées.

La vieille dame a une infection urinaire. Il faut la traiter, mais comme souvent en pareil cas elle vomit.

Et j’en passe.

Non, je ne vois pas comment on peut se passer de formes injectables, même dans un EHPAD.

Bien à vous,

M.C.

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