Poster un message

En réponse à :

La détresse des hôpitaux français

, par un autre

C’est tout à fait mon point de vue. Ce qui me semble poser un problème philosophique c’est le rapport à l’argent : quel sens peut-on assigner à un salaire d’un million d’euros par mois ? Comment puis-je penser ce que je pourrais bien faire d’un tel revenu ? C’est toute la question du statut ontologique de la richesse, de la consommation, du pouvoir sur le réel, qui se trouve posée.

Je ne crois pas que la question du rapport à l’argent soit pertinente. Je ne crois pas qu’il soit pertinent de laisser penser qu’un médecin puisse avoir l’objectif de faire du profit, je ne vois pas en quoi un médecin de ville peut considérer être un entrepreneur, ou considérer qu’il s’agit là de son activité, et donc de son revenu. SI la sécurité sociale décide de rembourser ses patients au point que cela libère 1M par mois de revenus, et même 1M par an, c’est qu’il y a un aspect que le système de santé aurait pu exploiter lui-même et utiliser ce revenu afin de compenser d’autres aspects moins rentables. Un revenu de 1M est le signe d’une anomalie, pas d’une conception personnelle du rapport au travail et à l’argent.

Là aussi : le travail de l’aide-soignante, avec ce qu’il comporte de contraintes et de pénibilité, impose pour le coup une reconnaissance financière qui leur permette un minimum de confort de vie.

Mais cela vaut pour tous les emplois. La diférence est que si le système de santé assure un salaire décent aux médecins, il est indécent de refuser de voir que celui des aides soignants ne l’est pas. Si tous étaient dans la précarité, il n’y aurait rien à dire.

Je ne crois pas que la loi du marché joue vraiment. Il y a un numerus clausus, il y a une sécurité sociale, il y a un système public défaillant. Le marché est contraint, par nature. C’est une caractéristique normale mais aggravante en cas de dysfonctionnement.

La loi du marché joue au sens où les revenus d’un médecin sont supérieurs dans le privé ; d’où les compromi(ssion)s qu’on a consentis pour les attirer dans le public.

Mais justement, il n’y a plus de marché, il n’y a plus d’’équilibre possible : le public ne fait pas le poids puisque le système de remboursement est trop généreux en faveur du privé et qu’il ne peut lui-même en profiter ce qui accroît le déséquilbre. L’hôpital n’existe plus que pour ce que le privé n’est pas capable ou ne veut pas assurer, les urgences en particulier.

Bien sûr. Mais si on crée un système où 90% des soins sont pris en charge en dehors de l’hôpital on y verra plus clair.

C’est toujours une bonne idée de vouloir y voir plus clair. Le problème est peut-être que de cette façon, on met de côté une partie du problème.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.