Bonsoir, Chrislaine.
Je ne crois pas que le retard apporté à traiter la dépression ait eu de grandes conséquences.
Il n’est pas rare que la démence se révèle à la suite d’un deuil. Mais on aurait tort d’en tirer trop vite des conclusions. On a parfois l’impression que le malade se réfugie dans la démence, comme en une tentative désespérée de ne pas vivre ce deuil. Mais il est sans doute plus fréquent que la démence soit ancienne, masquée par l’aide quotidienne apportée par le disparu.
On a aussi décrit des liens entre démence et dépression, mais on ne sait pas dire si certaines dépressions conduisent à la démence ou si, plus simplement, le malade qui sent ses facultés intellectuelles décliner se met à déprimer, il y aurait de quoi.
La question du maintien à domicile est au moins aussi délicate.
Vous avez envie de le prendre chez vous, et je le comprends. Mais il faut considérer que c’est là une charge lourde, et que vous devez réfléchir avant de vous l’imposer. Il n’est jamais permis de se sacrifier pour autrui, et, pour faire court, je dirais que votre devoir n’est pas de vous occuper de votre père mais de veiller à ce qu’il ne manque de rien, ce qui est autre chose.
Il veut rester chez lui, et c’est bien normal. À condition que le danger ne soit pas trop grand. Et à condition de ne pas manquer le moment où il sera mieux en maison de retraite. Et ce moment existe : il ne faut pas oublier que pour rester à domicile le malade doit dépenser une énergie folle, et que quand il entre en maison de retraite il peut enfin lâcher prise…
Soyez donc prudente, et prenez votre temps.
Bien à vous,
M.C.