Poster un message

En réponse à :

La tutelle des personnes âgées

, par Michel

Bonjour, Anne.

Nous touchons en effet à une limite : la loi dispose qu’on ne peut chercher un tuteur extérieur à la famille que quand c’est nécessaire. Cette nécessité est constituée notamment quand il s’agit de protéger la personne contre sa propre famille ; elle l’est aussi en cas de mésentente familiale. Le tuteur doit donc savoir qu’il est nommé parce que la famille est en conflit, et il faut qu’il en tienne compte ; mais d’un autre côté il ne saurait avoir pour rôle de gérer ce conflit ; on en est donc réduit à des pis-aller.

Ici, ce qui vous dessert, ce n’est pas tant les manœuvres de votre fratrie auprès de la tutrice que le fait que la solution retenue est préconisée, à tort ou à raison, par la majorité des professionnels ; elle se mettait en danger si elle n’y souscrivait pas.

J’avais pensé moi aussi au fait que l’institutionnalisation a l’avantage d’être moins onéreuse, et donc de préserver l’héritage. Mais je crois qu’on sous-estime un fait : se battre autour de l’argent est aussi un curieux mais efficace moyen d’évacuer sa culpabilité ; c’est certes une plongée dans le sordide, mais à ce prix on arrive à ne pas parler des vraies émotions. L’argent est un langage. On ne voit bien dans les divorces, où le fait de s’étriper sur le partage des biens pointe moins la cupidité des adversaires que le besoin d’avoir un terrain somme toute assez neutre pour régler d’autres comptes. Ce qui ne nie nullement l’existence de la cupidité, bien sûr. Simplement c’est plus compliqué que ça.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.