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Bonjour,
Je vous remercie, votre réponse et les autres témoignages m’aident beaucoup dans cette épreuve.
L’état de santé de ma mère s’est très rapidement détérioré. Mon frère refusant que l’équipe Alzheimer intervienne auprès de ma mère et ayant passé un accord avec ses voisins de palier pour qu’ils s’occupent de ses médicaments et de ses papiers, le CLIC avait demandé à un médecin spécialiste inscrit sur la liste du Procureur d’établir un certificat médical et envoyé un rapport social au juge des tutelles. J’ai finalement préféré que le juge me dessaisisse au profit d’une association de tutelle car j’étais épuisée physiquement et moralement par cette maladie si compliquée et par le conflit avec mon frère. Malheureusement, j’ai l’impression que la tutrice ne se rend pas bien compte de la gravité des troubles et des déficits intellectuels de ma mère et tarde à lui rendre visite.
Ma mère commence à se renseigner sur les maisons de retraite près de chez elle. Pour moi, ça peut paraître bizarre, mais c’est plutôt une bonne nouvelle. Elle y sera en sécurité et bien soignée d’après le témoignage d’amies d’enfance dont les parents y ont été accueillis.
Ma mère se plaint que ses voisins ne veulent pas qu’elle sorte seule. Une dame d’une association d’aide à domicile l’accompagne pour les coures et les rendez-vous chez le médecin. Elle ne s’aventure jamais loin de chez elle car elle a peur de se perdre, mais sa dépendance la fait souffrir et elle aime bien aller faire un tour dehors quand elle s’ennuie. Jusqu’à présent, elle refusait le GPS. Je me demande s’il est vraiment opportun de l’empêcher de se promener seule, d’aller acheter seule un journal au prétexte qu’elle risque de se perdre. D’ailleurs, elle me raconte qu’elle sort sans les prévenir et se dépêche de revenir « pour qu’ils n’aient pas de problème au cas où il m’arrive quelque chose » me dit-elle. Je pense qu’il serait plus judicieux de demander au tuteur d’acheter un GPS. Depuis la désignation du tuteur, je ne me sens plus légitime à intervenir auprès des voisins qui jusqu’à présent doutaient du diagnostic des médecins et me demandaient si j’étais vraiment sure car ils ne la trouvaient pas si mal que ça. Pensez-vous qu’il faille interdire à un malade de sortir si par ailleurs les soignants considèrent qu’il peut encore vivre chez lui ?
J’ai été tellement proche d’elle depuis le moment où sont apparus les premiers symptômes et pendant toute la période qui a suivi le diagnostic que j’ai du mal à trouver ma place depuis qu’un tuteur a été nommé. Les aidants familiaux passent par des phases vraiment très difficiles.

Cordialement