Je l’ai pensé très fort moi aussi. Mais je dirais qu’il faut être prudent.
D’abord parce que nous n’en savons rien, et n’en pouvons rien savoir. Je crois que la seule solution est de faire comme je fais sur ce site : je pars du principe que les propos de mes correspondants sont conformes à la réalité, qu’en tout cas ils sont sincères et que personne ne ment. Je procède ainsi parce que je n’ai pas les moyens de faire autrement, et que je dois laisser mes correspondants assumer la responsabilité du risque qu’ils prennent en écrivant à quelqu’un qu’ils n’ont jamais vu pour lui demander conseil à propos d’une situation dont il ne sait rien. Ce n’est qu’avec précaution que je peux occasionnellement repérer çà et là des incohérences, des contradictions, des probabilités, qui me font questionner mon interlocuteur.
Bref cette dame nous parle de sa fille ; nous devons considérer que son récit est exact, ou du moins qu’il est honnête. Cela n’exclut nullement qu’elle soit aussi militante ou, pire, manipulée. Mais même si c’était le cas il nous resterait à considérer que la situation qu’elle décrit pose un vrai problème qu’il faut vraiment traiter. Pour cette raison je n’ai même pas voulu envisager que ce récit pourrait avoir un soubassement.
Allons plus loin : souvenons-nous de l’affaire Vincent Humbert. J’ai du mal à supporter le fait que lorsque sa mère tente de l’euthanasier elle le fait le jour même où paraît le livre qu’il est censé avoir écrit. Mais même ce constat n’enlève rien à la réalité : la situation de Vincent Humbert était épouvantable.
L’ADMD en a tant fait en matière d’instrumentalisation de la souffrance des malades et de leurs proches qu’elle me semble avoir perdu tout droit à parler de dignité. Mais dans le cas de cette page Facebook l’hypothèse qu’elle y agisse en sous-main ne modifie pas ce que nous pouvons en penser. Ne lui faisons donc pas l’honneur d’une discussion.
Bien à vous,
M.C.