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En réponse à :

La confusion mentale

, par Michel

Bonsoir, Hélène.

Vous décrivez là une situation assez banale, et néanmoins difficile à analyser. Et il me faut une solide dose d’inconscience pour oser en dire quelque chose sans même avoir vu la personne dont nous parlons. En fait je ferais mieux d’en venir tout de suite à la seule conclusion qui vaille : oui, il faut que votre mère soit examinée et ceci par un gériatre qui soit un peu frotté de psychiatrie.

Le reste de ce que je vais vous dire n’est que vagabondage intellectuel.
- On peut parfaitement penser à une dépression. Un deuil difficile est tout à fait capable de produire ce type de troubles, et notamment des états confusionnels. Mais il faut en faire le diagnostic et le traitement.
- Il ne faut jamais oublier la possibilité d’une démence. Une démence peut très bien passer inaperçue pendant longtemps, parce que les déments sont capables de performances intellectuelles étonnantes, mais aussi parce que l’entourage, à juste titre obnubilé par le mari malade, oublie de regarder l’épouse, qui peut ainsi sauver les apparences. Mais il peut aussi arriver, ce qui est en somme une variante plus grave de l’effondrement dépressif, que certaines personnes en somme décident d’arrêter de penser plutôt que d’avoir à penser ce qui les attend. La confusion mentale est classique dans les démences.
- Il se peut que, sans qu’on puisse réellement parler de démence ou de dépression, on ait affaire à une sorte de lâcher prise : la personne acquiert la conviction qu’elle a rempli sa mission, que la suite n’a pas d’intérêt, et qu’elle peut abandonner le combat pour la vie.
- Sans oublier que les coïncidences existent.

Il faut donc faire le point. Le diagnostic de confusion mentale n’est pas toujours simple, il faut l’établir. Si on l’établit, alors il faut par principe faire le tour des causes physiques qui pourraient permettre de l’expliquer : l’un des buts essentiels de l’article que vous avez lu est de rappeler que la moitié des confusions mentales ont une cause curable qu’il faut s’acharner à trouver. En somme, tout comme l’escarre n’est pas une maladie de peau, ainsi la confusion n’est pas une maladie mentale.

Ce n’est que quand on aura fait cela qu’on pourra accepter l’idée, malheureusement assez probable, qu’il n’y a rien à faire et que nous sommes affrontés à un problème de vieillissement.

Bien à vous,

M.C.

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