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En réponse à :

Préalables à une psycholologie du sujet âgé

, par Carine

Bonjour
merci pour votre réponse, pleine de sagesse et surtout pour votre éclairage qui m’a vraiment surprise au début puis " réveillée" :
Au début je me suis demandé à quelle question vous faisiez allusion ( j’ai même du relire pour être sure de comprendre), rien ne me paraissait aussi précis qu’une question dans l’impression générale de malaise que j’évoquais entre ma mère et moi. Puis cela m’est revenu d’un coup:un jour ma mère a relaté sans crier gare un reportage sur l’euthanasie où une vieille dame s’injectait elle même une dose létale devant ses enfants et amis réunis. Elle me dit que finalement il se dégageait une très grande douceur...Je l’ai stoppée net, c’était trop dur pour moi.
Je sais que ma mère a été très choquée par la douleur éprouvée par mon père lors des derniers jours de sa vie. Elle était présente quand il a commencé a ne plus pouvoir parler normalement, à être secoué par des trémulations incessantes et douloureuses . Elle a été soulagée que je prenne la décision de passer à la sédation morphinique. C’est vrai que la douleur de mon père était insupportable, mais quelle décision difficile, horrible, comme j’aurais aimé ne pas avoir à porter ce poids ( car les médecins m’ont bien fait comprendre que cette décision m’appartenait en tant que personne de confiance, même si pour eux il n’y avait pas de meilleur solution).

Je comprends la peur de ma mère mais j’ai du mal à l’aider à la surmonter, étant moi même bouleversée. C’est trop frais peut être... Je vois bien qu’elle se sent la prochaine sur la liste, malgré tout le mal qu’elle se donne pour créer l’illusion d’être sereine. Avant l’état de mon père était comme un paravent qui lui masquait, qui nous masquait, des failles qui finalement , une fois au grand jour, se sont agrandies d’un coup...
Nous devrons reprendre ensemble la conversation que j’ai stoppée car je voudrais lui dire que sa vie comme sa mort lui appartiennent, qu’elle n’a pas à attendre d’autorisation ou d’approbation de ma part, mais voilà, c’est bien trop prématuré pour moi.
Je pense plus urgent qu’elle avance dans l’ acceptation de vieillir, ce qui me semble loin d’être gagné. par exemple elle s"est efforcée d’aller faire du ski : elle a réussi à skier un peu, mais apparemment n’arrivait plus à regagner sa chambre sans qu’on ne la soutienne. Au final elle est revenue éreintée, avec une grippe carabinée, encore plus limitée qu’avant dans la station verticale. Elle fait bonne figure, déclare que pouvoir encore faire du ski à l’age où sa propre mère rentrait en maison de retraite, la remplit de joie,...mais à quel prix ?
Puis elle craque, me dit de ne pas me séparer du fauteuil roulant de mon père, presque en pleurs.

Je ne sais pas comment sortir du malaise. J’aimerais lui dire que je serai là pour elle, que, comme pour mon père je ferai mon maximum, que la peine est inévitable de toute façon ...mais je ne peux rien contre le temps qui passe et je ne sais pas comment l’aider à accepter cela...le temps nous aidera peut être
merci encore

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