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En réponse à :

Quand les aidants demandent à être aidés

, par Michel

Bonsoir, Françoise.

Que vous dire, sinon que vous avez raison ? Nous sommes ici en pleine irrationalité.

Mais je crois que vous méconnaissez les raisons pour lesquelles les choses se passent ainsi.

Au-delà de toutes les raisons qui sont invoquées pour évincer les proches au moment des soins, il faut faire la part… de la timidité. Je sais bien que j’ai toujours détesté travailler en présence des familles, et je sais très bien que c’était parce que je redoutais leur regard.

Les relations entre soignants et familles sont difficiles ; cette difficulté s’explique par les peurs réciproques. Et les soignants redoutent d’être jugés ; la moindre question, la moindre remarque est prise en mauvaise part, et le ton monte très vite. Inversement les proches ne savent pas comment se comporter, ils ont besoin d’être reconnus, admis, et cela contribue à accroître la tension.

J’ai fait quelques progrès le jour où j’ai institué, au rythme d’un dimanche tous les deux mois, une journée portes ouvertes dans l’unité de déments. Les familles étaient invitées, je faisais personnellement le service du déjeuner, nous incitions les familles à s’occuper d’autres malades que de leur proche, nous leur proposions d’organiser elles-mêmes les temps d’animation, nous avions des temps d’échange en groupe… cela m’a beaucoup appris.

Mais il faut aller plus loin. Et comme les familles ne sont pas là pour soigner les soignants, il revient à ces derniers de faire tous les efforts nécessaires pour apaiser la relation. Mais c’est une véritable révolution, et elle prendra énormément de temps.

Bien à vous,

M.C.

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