Bonjour, Sophie.
Pas forcément
C’est un point de vue. Ce n’est pas le mien. Je suis pour ma part plus soucieux de la sécurité et du confort, tant de la résidente que des soignants. Ou pour le dire autrement une résidente qui est manipulée sans problème au lève-malade par un seul soignant n’a certainement pas besoin d’un lève-malade. Je n’ai jamais vu d’exemple du contraire, et c’est là notamment que les techniques de « manutention relationnelle » inventées et rassemblées par Yves Gineste sont irremplaçables. Pour la plupart elles se pratiquent à deux.
Quand une personne âgée pose des soucis au niveau de la manutention la personne ressource d’une équipe devrait être le kiné… et personne d’autre.
C’est là une évidence pour tout le monde mais cela n’a aucun rapport avec la question posée par notre correspondante. Elle, son problème est de lever et de coucher une résidente, et il ne serait ni réaliste ni adéquat d’espérer que le kiné sera là pour effectuer ces opérations. Au surplus le problème qu’elle rapporte n’est pas un problème de technique de manutention mais un problème relationnel. Et s’il est nécessaire de prendre en charge cette résidente à deux, c’est :
Pour assurer la sécurité de l’opération.
Parce que si elles sont deux elles vont peut-être trouver un moyen d’éviter le lève-malade.
Parce que s’agissant d’une résidente qui pose un problème relationnel il est impératif de sortir du face à face.
Notons par ailleurs que ce n’est pas l’infirmière qui est ici en question mais l’aide-soignante. L’idée que l’aide-soignante travaille par délégation de l’infirmière et que son rôle n’est qu’une partie de celui de l’infirmière est conforme au décret de compétence mais elle n’a aucun sens, et elle est même carrément méprisante : dans la réalité il y a un savoir aide-soignant, il y a des diagnostics aides-soignants, il y a un rôle propre aide-soignant. Tout cela reste à écrire, mais ce n’est pas une raison pour le méconnaître.
Bien à vous,
M.C.