Bonjour, Claire.
Je crois que vous posez les bonnes questions.
Il faudrait avant tout se demander pourquoi, voici cinq ans, elle n’a pas été informée de son cancer de l’utérus. C’est très gênant car ce dont elle a besoin plus que tout c’est d’avoir confiance. il faut donc certainement l’informer de son état, mais il vaudra mieux ne pas revenir sur le passé. Il faut l’informer parce que :
Les choses se passent toujours bien mieux qu’on ne pense.
On se demande pourquoi on se figure que les seules personnes qui ne pensent pas au cancer seraient celles qui en ont un.
Rien n’autorise à priver un patient de sa liberté de décider. Et s’il a dû se produire (je n’en ai pas vu) que certains patients ne soient pas en mesure d’assumer un pronostic défavorable, j’en connais bien plus qui sont morts dans avec le sentiment qu’on leur a volé leur fin de vie.
Maintenant, vous écrivez : j’ai le soupçon qu’elle a peur de la mort et de la souffrance et "qu’en situation" elle pourrait changer d’avis. Bien entendu ! mais s’il y a une certitude, c’est que les choses ne sauraient être blanches ou noires ; et on peut parfaitement vouloir à tout prix être informé de sa mort prochaine et en avoir très peur. C’est même la raison pour laquelle la seule chose qu’on peut leur apporter est la fiabilité, c’est-à-dire la certitude qu’en aucun cas on ne leur mentira.
Et comment les choses vont-elles se passer ? Là je n’en sais rien, notamment parce que vous n’apportez pas d’éléments suffisants pour que je puisse me faire une idée de ce qui est réellement en train de se produire. Tout ce que je peux dire c’est qu’il n’y a pas de raison a priori de prévoir une évolution difficile ou douloureuse. Ce qui parle là c’est effectivement l’anxiété des proches, anxiété à la fois légitime et injustifiée.
Mais nous pouvons en reparler
Bien à vous,
M.C.

