Poster un message

En réponse à :

Les soins palliatifs : aspects financiers

, par Michel

Bonsoir, Lise.

J’avoue que je ne m’étais jamais posé cette question.

Ce qui est en cause ici, c’est la conception qu’on se fait des Unités de Soins palliatifs.

Dans un certain sens, la proposition de la Direction ne me semble pas choquante, après tout. Si la famille ne disposait pas de cette chambre il faudrait bien qu’elle se loge, et la prestation a un coût auquel il est légitime qu’elle participe. il ne faut pas méconnaître que les hôpitaux vont être fortement incités à faire preuve d’imagination en matière d’hôtellerie : il y a des malades qui sont à l’hôpital pour des actes bénins, qui ne demandent qu’une surveillance légère, et on conçoit assez bien qu’on décide de ne pas les hospitaliser et de les installer plutôt dans une structure de type hôtelier, dans lequel la sécurité pourrait être très bien assurée avec des moyens beaucoup plus légers (enfin, c’est à voir) ; d’ailleurs le malade hospitalisé paie déjà de sa poche une partie de l’hôtellerie. Ou encore on crée des structures d’accueil pour les parents des enfants hospitalisés ; je ne sais ni si ni comment ils participent aux frais, mais il ne serait pas nécessairement choquant qu’ils y soient invités.

Mais ce qui fait la singularité des soins palliatifs c’est que dans son histoire (et aussi dans notre imaginaire) la fin de vie est une période très particulière dans laquelle nous avons tous tendance à penser que rien n’est trop beau pour le patient et ses proches. Cela reste vrai, certes, mais en même temps il y a à penser. Cela demanderait un long dialogue, et je ne vais pas aller très loin ici ; mais pour faire très bref je suis toujours un peu mal à l’aise quand le malade qui arrive dans l’unité s’exclame : "Mais c’est le paradis, ici !".

Cela fait que sur votre question je suis un peu entre deux. Je suis sensible comme vous au côté un peu, disons le mot, minable de ce mégotage. D’un autre côté ce que les proches du malade en fin de vie ne paieront pas sera payé par d’autres, et cela ne va pas de soi, notamment sur le plan éthique. Cela me fait penser à ma municipalité, qui a longtemps mis à ma disposition des sacs en papier pour éliminer les déchets de jardinage ; je ne les refusais pas, certes, mais quand je pense qu’ils étaient payés par les impôts de ceux qui vivent en appartement...

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.