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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Michel

qu’une des dimensions prises en compte a été, notamment, le fait que l’Institut Pasteur était en retard sur les concurrents américains dans le développement du test, et on a donc retardé l’autorisation de mise sur le marché du test pour préserver les intérêts économiques français.

Je ne crois pas : toute l’accusation reposait sur le fait que, précisément, le sang avait été testé et qu’on le savait contaminé. Mais je ne suis pas sûr des détails.

Or, si on veut parler d’ "acceptation" de la loi, il faut à nouveau rappeler qu’une loi supposément "bonne" pour la collectivité a un prix en termes de liberté et de "droits" individuels - encore faut-il que ce prix soit accepté !

A titre d’exemple, je viens de lire dans Libération une supplique au Président de la République, fort émouvante, sur le "supplice" vécu par les familles qui ne peuvent plus aller voir leurs proches en EHPAD. On aura jeu facile de souligner, en parallèle, que le gouvernement a tenté de retarder aussi longtemps que possible l’effondrement économique du pays, "en se souciant plus des entreprises et des patrons que des vrais gens".

Cela ne m’avait pas échappé. Mais ce que nous sommes en train (enfin !) d’apprendre, c’est que l’effondrement économique risque de faire encore plus de mal aux vraies gens qu’aux patrons et aux entreprises. Et je dis ça au moment où par ailleurs je crois qu’on a enterré un peu vite la lutte des classes.

C’est ainsi qu’une loi n’est pas comprise, et donc pas acceptée : parce que le conflit entre impératif collectif et besoin individuel ne peut être réconcilié. Parce que l’existence même d’un impératif collectif est contestée, ou si elle ne l’est pas, en tout cas son prix en termes individuels est considéré comme trop lourd.

C’est certain. Mais si j’appliquerais sans hésiter cette analyse aux irresponsables qui me bassinent avec cette lubie qui veut que la dette publique n’a pas à être remboursée (on ne va pas tarder à la voir), pour la pétition sur les EHPAD je crois que l’inconscience de ses promoteurs se fonde majoritairement sur l’émotion. Ce n’est pas de même ordre.

Quant à la proportionnalité des sanctions... autorisez-moi un doute : une sanction excessive équivaut à pas de sanction du tout. Qui va aller réclamer 135€ à des gens qui ne pourront déjà plus payer leur loyer ? Quel tribunal, quel juge ? Quelle "défense", quelle exécution forcée ? Et dans combien de mois ou d’années ?

Je suis particulièrement inquiet pour les personnes à la rue dont je m’occupais avant que le centre ne ferme. Mais je ne suis pas sûr que les baltringues qui bronzaient dimanche dernier sur les pelouses parisiennes fussent des personnes à la rue. Après, je comprends les limites de ce que je propose, bien sûr.

Bien à vous,

M.C.

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