Bonjour.
Je comprends ce que vous voulez dire. Et cette comprehension est d autant plus claire que j ai connu (nous avons tous connu) des situations ou la fin de vie, sans etre particulierement penible, est simplement interminable. A quoi sert alors de refuser d accelerer les choses ?
La tentation est la, elle fait partie, j ose le dire, du quotidien des medecins specialistes du mourir.
Personnellement j ai toujours considere :
Qu a s aventurer dans cette voie, on serait bien vite en difficulte pour preciser les limites de ce qu on se permet et de ce qu on ne se permet pas.
Qu en disant que cette attente est inutile, on prend un risque demesure : je ne compte plus les familles qui, tout etant termine, m ont confie combien, mais reflexion faite, cette reflexion qui manque si cruellement, ce temps d attente, inconfortable, penible, insupportable, epouvantable, avait ete precieux.
Que ce que l on considere ici, c est la souffrance de la famille, non celle du malade. J entends que cette souffrance est un probleme majeur auquel il faut donner reponse. Mais qu on ne vienne plus me dire qu on parle du malade.
Redisons le : cela n a rien a voir avec le proces Bonnemaison : si c etait le cas l accuse n aurait pas manque de decrire longuement les « souffrances insupportables » auxquelles il fallait absolument mettre fin. Et je souscris tout a fait a ce que vous dites :
nous limitons la comprehension par la societe et la justice (a posteriori et par un jugement) des cas d euthanasie a ceux ou le manque de moyens rend impossible le traitement de la souffrance a laquelle on ne peut soustraire le patient autrement qu en lui donnant la mort.
J ajoute simplement que ces cas n existent pas. Du moins pas en France en 2014.
Bien a vous,
M.C.