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En réponse à :

L’ADMD et le ridicule

, par Michel

Bonsoir, et merci de ce message.

Pour y répondre, il va falloir reprendre deux ou trois points.

D’abord vous le commencez par Argumenter quoi ?. C’est que vous poursuivez un fil de discussion, qui a d’ailleurs un peu tourné court, initié par une correspondante ; si vous relisez le message de cette correspondante, il ne vous sera pas difficile de constater comme moi qu’il est constitué essentiellement d’insultes ; il suffit d’aller sur le site de cette correspondante pour comprendre ce qu’elle a vécu ; pour autant son mail se compose de six affirmations dont cinq sont des accusations ad hominem, ce qui, si on ne les étaie pas par des arguments, ne me semble pas apporter grand chose au débat. Quant à la sixième elle ne permet toujours pas de savoir ce que ma correspondante pense des propos de M. Romero. Je lui ai donc demandé de développer ses arguments, elle ne l’a pas fait.

Alors, voyons les vôtres.

que la terre est ronde ? qu’elle tourne sur elle-même ? qu’elle tourne autour du soleil ?

Dois-je comprendre que pour vous aussi il est évident que je n’aime pas les malades, ou que j’ai peur de la mort ? Si c’est le cas, alors, et au risque de passer à vos yeux pour un simple d’esprit, je vais devoir vous demander d’argumenter ce propos. Et si pour vous ce n’est pas évident, alors c’est que, comme je le pense, la question dont nous parlons mérite autre chose que des simplismes.

La vérité est que le lobby "soins palliatifs" a peur de perdre son gagne-pain : les soins palliatifs vivent de la souffrance de leurs clients. Plus longtemps ils les ont comme clients, plus ça leur rapporte.

Là, je me demande si vous connaissez si peu que ce soit le monde du soin.

Car s’il est une chose évidente, c’est que les professionnels du soin palliatif sont, dans leur écrasante majorité, des salariés du service public hospitalier. A ce titre ils n’ont et ne peuvent avoir aucun intérêt financier dans cette affaire. Personnellement j’ai fait l’essentiel de ma carrière hospitalière en qualité de gériatre, et je n’ai jamais risqué de perdre mon gagne-pain. Allons plus loin : le but des praticiens des soins palliatifs est de diffuser leur savoir le plus largement possible, de sorte que leur utilité se réduise progressivement.

Je ne sais donc pas d’où cette idée vous vient (je sais seulement la place qu’elle tient dans la fantasmagorie de l’ADMD), mais tant que vous l’aurez en tête il me sera bien difficile de croire à votre volonté de débattre sérieusement.

Et ils voudraient interdire à quiconque de se passer de leurs services, en plus.

Où avez-vous lu cela ?

Que vous appliquiez des soins palliatifs à ceux qui vous le demandent, très bien, personne ne vous l’interdit.
Admettez au moins que ceux qui souhaitent une euthanasie, puissent l’obtenir sans que ceux qui les auront aidés à l’obtenir soient inquiétés par les sbires du lobby "soins palliatifs".

Je vous laisse le soin de démontrer qu’il existe une collusion entre les magistrats et les professionnels du soin palliatif. Quant à ma position, elle est abondamment détaillée sur ce site, je vous y renvoie, mais provisoirement je peux vous la résumer en quelques lignes :
1°) : Il y a la question de l’euthanasie. Il s’agit, c’est du moins ainsi que l’ADMD la présente quand ça l’arrange, de la possibilité de mettre fin à des souffrances intolérables. Vous pourrez lire sur ce site que, si je me trouvais face à une situation de ce type, je n’hésiterais pas longtemps moi non plus. Et vous pourrez lire aussi que, compte tenu des moyens dont nous disposons, et à supposer qu’on sache, veuille et puisse les utiliser, il est toujours possible d’éviter ces souffrances intolérables. J’ajoute (libre à vous de vous sauver en me suspectant de ne pas savoir écouter les malades, ou de ne pas savoir les regarder) que je n’ai jamais été confronté à une demande ferme d’euthanasie de la part d’un malade (l’entourage, c’est une autre affaire) et que je n’ai jamais été hors d’état de soulager un patient (mais cela peut avoir un prix, notamment en termes de conscience et de lucidité). Toujours compte tenu des moyens dont nous disposons, l’euthanasie ainsi entendue est donc un archaïsme.

2°) : Il y a la question du "droit au suicide". Et c’est une autre question. Vous pourrez lire sur ce site :
- Que je suis personnellement très réservé sur un tel droit.
- Mais que je ne vois pas comment je pourrais vouloir imposer ces réserves à qui ne les partage pas.
- Que d’ailleurs je vois encore moins comment on pourrait interdire le suicide.
- Que l’absence de loi libéralisant le suicide entraîne des inconvénients manifestes.
- Mais que la présence d’une telle loi entraînerait des inconvénients bien plus grands.
- Qu’il n’y a enfin aucune raison de vouloir mêler les professionnels de santé à une telle affaire.

Il me semble que les positions que j’énonce sont tout sauf dogmatiques.

Mais je veux bien que nous en rediscutions. Je poserais tout de même deux préalables :
- Persistez-vous à suspecter les professionnels du soin palliatif d’agir par intérêt ?
- Que pensez-vous des positions prises par M. Romero dans les deux situations décrites dans l’article ?

Bien à vous,

M.C.

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