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En réponse à :

La dyspnée terminale

, par Michel

Bonsoir, Virginie.

Vous me parlez là d’une situation encore plus compliquée que je ne le croyais. Et cela me renforce dans la conviction que les professionnels ont travaillé au mieux.

N’importe quel médecin, devant le tableau que vous décrivez, voit défiler immédiatement toute une série de souvenirs. Et les malades qu’il voit avec une cirrhose et un cancer du larynx sont tous des alcooliques qui fumaient deux paquets par jour. La situation que vous décrivez est tout à fait exceptionnelle et déroutante. L’hypothèse que je privilégierais est celle d’une cirrhose biliaire primitive, affection rare dont, en effet, on ignore l’origine, associée à un cancer du larynx non lié au tabac, situation elle aussi peu fréquente, mais dont on sait qu’elle existe (sans même d’exposition professionnelle).

Le cancer du larynx métastase peu, et il évolue assez lentement. En principe son traitement est chirurgical, mais il peut arriver en effet que l’opération soit impossible. Dans ce cas on peut recourir à la radiothérapie (parfois le laser), ou la chimiothérapie. Mais dans ce cas il n’est pas facile d’affirmer la guérison. Il serait intéressant de savoir quand le cancer a été traité, comment on a dit qu’il était guéri, et plus encore si on a des raisons de penser qu’à la fin il avait rechuté. Je dis cela parce que ce n’est pas clair dans votre esprit ; vous écrivez en effet : il avait un cancer pharyngé soi-disant guéri.

Pourquoi est-ce important ? Parce que cela explique pour une bonne part le désarroi des médecins. En somme ils se sont retrouvés face à un malade qui présente un cancer du larynx probablement guéri, mais avec une incertitude car cette guérison est toujours difficile à affirmer, qui a des métastases dont on ne connaît pas l’origine, qui présente un diabète a priori sans rapport avec l’une ou l’autre de ces pathologies…

Et vous auriez voulu qu’ils vous disent des choses claires, qu’ils trouvent une stratégie adaptée, qu’ils sachent décider d’emblée que le déséquilibre du diabète s’inscrit, non pas dans le cadre d’un effet secondaire très fréquent avec les immunosuppresseurs, mais dans celui d’une défaillance de fin de vie ?

C’était leur prêter beaucoup de perspicacité. Pour ma part je n’aurais pas su.

Bien à vous,

M.C.

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