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En réponse à :

Les troubles psychiatriques du sujet âgé

, par Michel

Bonjour, Jocelyne.

Je ne peux pas vraiment vous aider car nous n’avons pas vraiment de diagnostic.

Vous vous orientez vers une pathologie psychiatrique, et vous n’avez probablement pas tort. Mais il faut toujours se souvenir que la démence, quelle que soit son origine, est aussi une grande pourvoyeuse de délires et d’hallucinations. C’est de cela dont il faudrait avoir le cœur net : certes l’histoire de délire ancien que vous rapportez oriente plutôt vers un trouble psychotique, mais les maladies psychiatriques ne protègent pas contre la démence ; par ailleurs il faudrait éliminer une dépression délirante, plus facile à traiter. Un avis gérontopsychiatrique ne serait pas de trop.

Ensuite le problème est de savoir si on traite.

Il y a deux raisons de traiter :
- Si la malade souffre de ses troubles. Ce n’est pas certain, il y a des personnes qui sont très à l’aise avec leur délire ; il y en a d’autres qui certes souffrent de leur délire mais dont le délire est un compromis qui sert à masquer une souffrance qui serait encore plus grande si elle se révélait : il est plus économique pour le dément de m’accuser de lui avoir volé ses affaires que de se confronter à l’idée qu’il se sait plus où il les a mises.
- Si c’est la condition pour que l’entourage (ici les voisins) supporte la situation.

Elle ne veut pas de Solian. Soit ; on pourrait discuter, mais je suppose que ce serait peine perdue. Ce ne sont pas les neuroleptiques qui manquent, il suffit d’en changer. Je note simplement que si elle arrive à se préoccuper d’une contre-indication somme toute légitime, cela fait présumer qu’intellectuellement elle n’est pas si mal que ça.

Le principal problème est celui des voisins. En passant il faudrait se demander si ses craintes relatives à une éventuelle institutionnalisation ne sont pas une manière d’exprimer un désir, mais laissons cela. Il faut tenir compte du fait que ce genre de situation est effectivement invivable. Mais que pouvez-vous faire, sinon traiter ?

Ce qui par contre ne peut pas se produire, c’est ce que vous écrivez : J’ai peur qu’à terme, une procédure soit lancée à son encontre par la copropriété afin qu’elle soit internée d’office. La copropriété peut toujours essayer, on n’interne pas les gens comme ça. Ce qu’elle peut faire, par contre, c’est appeler la police pour tapage nocturne, ou engager une procédure contre elle au motif qu’elle n’occupe pas son appartement "en bon père de famille".

Mais pour agir de manière efficace, il faut un diagnostic.

Bien à vous,

M.C.

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