Poster un message

En réponse à :

L’escarre : une maladie générale

, par Michel

Bonsoir, Karin, et merci du soin que vous mettez à me tenir au courant.

Je suis heureux de ce temps qui vous est donné.

En même temps je me sens terriblement mal à l’aise (et lâchement soulagé que la retraite ait, pour ce qui me concerne, mis un terme à cette inquiétude perpétuelle). Car comme je vous l’ai dit ces stabilisations sont rarissimes ; mais comme nous le voyons, elles existent. Et je me demande ce que j’aurais fait si j’avais eu à m’occuper d votre mère.

Oh, bien sûr, je peux me rassurer en me disant que si j’en avais eu la charge je l’aurais examinée, et que cela aurait changé mon pronostic. Je peux aussi me dire que j’aurais connu l’ensemble de ses pathologies, et que j’aurais su répondre à la question que je vous posais : qu’est-ce qui a déstabilisé la situation, et peut-on imaginer une restabilisation ?

Mais le plus probable est que j’aurais posé le même pronostic que celui que je vous ai donné au départ. Et que j’aurais poussé, dans ces conditions, à une limitation des soins, de peur de verser dans l’acharnement thérapeutique. Et le problème, c’est que quand on décide d’abandonner le combat, on n’est pour ainsi dire jamais démenti par l’évolution : le malade meurt toujours. La position de votre père était une position caractéristique d’acharnement thérapeutique ; à ceci près qu’il avait raison.

Au fond, le seul service que je vous aurai rendu sera d’avoir insisté pour que vous ne disiez rien à votre père.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.