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En réponse à :

Douleur et souffrance I

, par Michel

Bonsoir, Chloé.

Rappelons tout d’abord mon idée de base : il y a la douleur et il y a la souffrance. Je pars de l’idée que, m’ayant lu, cette distinction est claire pour vous ; si elle ne l’est pas nous pourrons repréciser les choses. Si la douleur ne faisait pas souffrir on s’en occuperait beaucoup moins. Mais c’est contre la souffrance qu’on lutte.

Cela dit, dans la pratique  :
- Douleur et souffrance sont tellement liées qu’il est vain de vouloir les distinguer.
- Quand on souffre d’une douleur, le meilleur moyen de supprimer la souffrance est de supprimer la douleur.

Mais sur le plan des concepts il est essentiel de distinguer les deux. Ajoutons qu’il est des situations où on voit bien qu’il y a des souffrances sans douleur et des douleurs sans souffrance.

L’anesthésie représente une problématique où les deux notions se séparent.

dans le cadre d’une amnésie quand on supprime le souvenir de la douleur, pourquoi n’a-t-on pas mal sur le moment pendant l’opération ?

On a mal. Tout le montre : l’agitation, la poussée tensionnelle, etc. Mais ce qui se passe c’est que la mémoire est indispensable pour élaborer une souffrance. Parfaite illustration de ce que je viens de dire : c’est une douleur sans souffrance.

quand on dit qu’on se fait anesthésié pour une opération qu’est ce qu’on nous fait vraiment ? analgésier, seulement anesthésier, ou amnésier.

Tout dépend de la technique. Souvent on réalise un cocktail associant un hypnotique, un analgésique et un amnésiant. L’anesthésiste choisit en fonction du type d’opération et de la douleur prévisible. Dès que la douleur risque d’être intense, il faut la traiter, car le corps réagit et cette réaction peut être dangereuse (hémorragie cérébrale d’une poussée tensionnelle, infarctus à la suite d’une tachycardie trop intense, etc.). Mais on a réalisé des anesthésies :
- Avec simplement un hypnotique.
- Avec simplement un analgésiant.
- Avec simplement un amnésiant.

j’ai lu dans un article que l’on opérait les bébés sous anesthésiant mais sans analgésiant car on pensait qu’ils était moins sensible à la douleur et pourtant on a retrouvé des séquelles psychiques chez certains liés à la douleur des opérations subies. Donc est-ce qu’on nous opère aussi avec des analgésiant ?

On s’est longtemps figuré que les bébés n’étaient pas sensibles à la douleur. Et il y eu toute une période où on ne les anesthésiait pas du tout. Nous savons maintenant qu’il n’y a pas lieu de faire une différence de principe entre l’anesthésie des bébés et celle des adultes. On fait donc la même chose.

Avancez dans votre exposé ; nous en reparlerons.

Bien à vous,

M.C.

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