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En réponse à :

La perfusion sous-cutanée

, par Michel

Bonjour, Violette.

Je crois qu’il faut que je reprécise certains points de mon texte.

Le plus important sans doute est de rappeler que je parle de faits. Le fait dont je parle est que, sur plusieurs milliers de perfusions sous-cutanées réalisées dans les conditions que j’indique, la durée moyenne de vie d’un site est de 15 jours, et 3 semaines sont une banalité. Et je dis que c’est un fait parce que je l’ai mesuré.

Il y a un autre fait : ces données ne se retrouvent pas dans la littérature.

La question est de savoir pourquoi. Il se peut que j’aie mal mesuré, mais je n’arrive pas à voir où peut être l’erreur. Le plus probable est donc que la procédure dont je parle est importante.

Mais tous les éléments de cette procédure sont-ils importants ? Pour le savoir il faudrait faire des études comparatives en faisant varier tel ou tel paramètre. Si on le faisait on pourrait alors constater que ce qui compte c’est ceci mais pas cela, et qu’en définitive le type de matériel n’a pas une grande importance. Le problème est que les études publiées ne respectent aucune des conditions que je propose, notamment sur le site d’injection. Du coup on reste dans l’incertitude, tout ce que je vois c’est que ces études ont toutes en commun de ne pas utiliser d’épicrâniennes.

Or je ne suis plus en situation de mener de telles études. Et quand j’ai essayé, dans d’autres services, je me suis heurté à tant de réticences que je n’ai jamais réussi à mener une étude convenable.

Voilà pour la durée de vie des sites, et pour la raison qui me fait insister sur les épicrâniennes.

Mais vous me parlez des dangers d’accidents. Je vais donc reprendre votre mail :

il y a bien sûr eu des piqûres accidentelles de soignants avec les épicrâniennes

Il y a pour moi trois commentaires à faire :
- Quels sont vos chiffres ? De combien d’accidents avez-vous été le témoin direct ? Quelles sont les références des études établissant les statistiques ?
- Dans l’hôpital où nous avons mis au point cette procédure, nous avions systématisé une fiche de déclaration d’événements indésirables. Sur les six ans de période considérée nous n’avons eu aucun incident.
- Alors, y en a-t-il ou non ? Mais il y en a certainement, bien sûr ! Pourquoi n’y en aurait-il pas ? Qui pourrait seulement le croire ? Mais... dites-moi : voulez-vous que nous parlions des accidents liés aux injections intraveineuses ? Ce qu’il faudra comparer, c’est le taux d’accidents par nombre d’injections pour l’une et l’autre voie. Et si on me démontre que le taux d’accidents est plus important pour la voie sous-cutanée, alors je changerai d’avis.

posées en s/c dans l’abdomen, chez des patients porteurs de " couches" lorsque l’aiguille a été arrachée !!!

Il ne vous a certainement pas échappé que je déconseille formellement l’abord abdominal, du moins chaque fois qu’on peut faire autrement. Le risque d’arrachage n’est pas étranger à ce déconseil, même si ce n’est pas la raison essentielle.

et même si il y a peu de risque, c’est toujours anxiogène pour le soignant !

Je n’en doute pas, et il faut en tenir compte ; parmi les raisons qui font que nous n’avons pas eu d’accident, il y a le fait que nous piquions en thoracique et que les soignants avaient été formés à regarder d’abord s’il y avait une aiguille. Quand une autre voie était utilisée, c’était écrit.

Mais par ailleurs il me semblerait éthiquement bien difficile de défendre l’idée, si une technique présente un rapport bénéfice/risque suffisamment favorable pour un malade, de la récuser au motif qu’elle est anxiogène pour le soignant ; surtout quand il lui est si simple de se préserver (notamment en utilisant les sites d’injection adéquats).

quant à la profondeur, même piqué perpendiculairement, dans la cuisse, c’est la longueur du cath !!!!!

Je ne suis pas sûr de vous comprendre sur ce point.

D’abord parce que, du moins j’espère, personne ne pique perpendiculairement.

Ensuite parce que le problème n’est pas la longueur du cath mais la profondeur à laquelle sort le liquide de perfusion. Il faut impérativement arriver dans le tissu cellulaire sous-cutané.

Enfin parce que lorsque nous fixons le système de perfusion, nous fixons nécessairement le point d’entrée dans la peau ; le problème (éventuel ?) des caths est leur souplesse, qui fait que si on fixe le point d’entrée on n’est pas assuré de fixer l’extrémité du cath. Avec les épicrâniennes on n’a pas ce souci : quand les ailettes sont fixées tout est fixé. Pour la même raison il arrive de manière non rare que, si on pique avec un angle trop important, le cath se coude et que la perfusion passe mal ; l’épicrânienne n’expose pas à ce type d’inconvénient.

Mais je vous le répète : je n’ai jamais dit que le débat était clos. je me borne à produire des faits, et j’attends qu’en face on me mette des faits. Pour le moment j’attends avec une patience amusée.

Bien à vous,

M.C.

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