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En réponse à :

La sottise se porte bien

, par Michel

Bonjour, Franck, et merci de votre message.

Vous avez totalement raison de rappeler qu’il nous faut toujours être prudents quand nous jugeons des situations que nous ne connaissons pas.

Mais je voudrais vous faire observer deux choses. La première est que les actions de justice telles que nous les connaissons, et plus encore les propos du Procureur, donnent de solides raisons de penser que la mise en cause du médecin vise uniquement le soupçon d’euthanasie. La seconde est que cette nécessité de prudence ne m’a pas échappé, comme vous pouvez le voir dans ma réponse de forum du 3 janvier.

Reste qu’on ne prend pas de grand risque en supputant que l’enjeu n’est pas la décision et l’action solitaire de notre confrère. Que cette question ne s’en pose pas moins est un autre sujet.

Je comprends ce que vous dites sur le midazolam, mais… je ne le partage pas.
- On peut certes se tirer d’affaire avec du diazepam ou de la lévomépromazine, mais contrairement à ce qu’on raconte ces molécules sont nettement plus difficiles à manier. Pour le midazolam, si on connaît la molécule et si on respecte scrupuleusement les règles d’utilisation, le risque thérapeutique est nul.
- Inversement, j’ai eu une longue pratique de la perfusion sous-cutanée ; j’y ai passé sans difficulté des litres de Valium et de Nozinan. L’absence de voie veineuse n’est donc pas une indication en soi du midazolam.

Mais vous êtes plus critique sur l’exercice solitaire du médecin. Et vous avez totalement raison, il y a là des questions à poser ; toutefois, je le redis, ce n’est pas cela qui semble lui être reproché.

Je crois que ma réaction, insuffisamment pesée peut-être, tient à deux choses :
- Ce que ce médecin a fait, je l’ai fait. Exactement. Ajoutons que c’était il y a plus de vingt ans, dans la campagne gasconne. J’aurais volontiers sollicité une hospitalisation à domicile, mais il n’y en avait pas ; j’aurais accepté avec reconnaissance le support d’une équipe mobile de soins palliatifs, mais il n’y en avait pas. Je ne sais pas ce qu’il en est à Yvetot ; toutefois le milieu des soins palliatifs est tel que notre confrère et son activité y étaient sûrement connus.
- Ce qui arrive au Dr Méheut ne m’étonne pas : je le prévois depuis longtemps. Et je le relie directement à la loi Claeys-Léonetti.

Pourquoi ? J’ai, me semble-t-il, déjà trop écrit sur le sujet. Vous pourrez voir dans http://michel.cavey-lemoine.net/spip.php?article38 qu’il y a quinze ans je m’inquiétais déjà des menaces que je sentais dans la loi Léonetti I. Les choses n’ont fait que s’aggraver. Je vais vous envoyer en privé une étude que j’ai faite de cette loi Claeys-Léonetti, étude trop copieuse pour être intégrée à la présente réponse. Vous verrez si j’exagère.

Bien à vous,

M.C.

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