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En réponse à :

La confusion mentale ne dort pas cancer phase terminale

, par Michel

Bonjour, Inconnue.

Je crains que la réponse ne soit dans votre question.

Vous avez affaire à un patient qui est atteint du coronavirus. Ceci pose évidemment un premier problème, qui est celui du niveau de gravité de l’infection. On explore, et on trouve un cancer (lequel ?) avancé. Non seulement cela vient aggraver le pronostic de l’infection mais cela fait évidemment se demander ce qu’on peut faire sur le cancer lui-même. Sur ce que vous dites on ne se fait pas d’illusions sur la possibilité de le traiter. Pour ces deux raisons l’avenir semble donc très compromis, peut-être même à court terme.

Vous ajoutez : Déjà il est beaucoup dans le passé, 20 à 25 ans en arrière. Il faudrait en refaire l’histoire : ce retour dans le passé est très caractéristique des démences avancées, mais on manque d’éléments pour en dire davantage. Ce qui en revanche est certain c’est que, les choses étant ce qu’elles sont, ce retour dans le passé fonctionne comme un mécanisme protecteur, qui a pour effet de permettre au patient de ne pas avoir conscience de ce qui est en train de se passer. C’est efficace, puisque, comme vous l’ajoutez : il ne se rend compte de rien, pour lui il est en pleine forme, etc. Les choses étant ce qu’elles sont, c’est précieux. Bien sûr il y a l’agitation, mais cela aussi est un mécanisme protecteur.

Je ne peux donc que confirmer ce que vous savez déjà : il ne lui reste plus beaucoup de temps. Visiblement on n’espère plus grand-chose, et votre rôle va se limiter à l’accompagner, pour une descente dont on ne sait même pas très bien s’il faut l’espérer lente ou rapide.

Mais comme je viens de vous le dire, tout cela vous le savez. Pourquoi dès lors m’avez-vous écrit ?

Simplement sans doute parce que vous avez besoin que je vous le confirme. Je le fais, bien sûr. Il me reste à nuancer un peu : même dans cette situation visiblement grave, il reste possible qu’il se sorte de son infection, qu’on puisse dès lors envisager une action sur le cancer (j’entends une action qui ne soit pas du pur acharnement), et qu’on obtienne un sursis. Faut-il y croire ? Je ne pense pas. Faut-il l’espérer ? Je ne sais même pas. Tout ce dont je suis sûr, c’est qu’il vous fait rester près de lui, et vous préparer à ce qui menace.

Merci de me tenir au courant.

Bien à vous,

M.C.

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