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En réponse à :

Préalables à une psycholologie du sujet âgé

, par Michel

Bonsoir, Karine.

Votre message est si beau que j’ai envie de le laisser résonner tel quel.

Mais tout de même, quelques mots de réponse.

Vous l’avez poussé à se faire opérer, et la suite ne vous a pas confirmé le bien-fondé de cette option. Soit. Mais il vous faut considérer trois choses :
- Ce n’est pas parce que mon action échoue que j’avais le devoir de m’abstenir. Les choses, je les décide avec ce que je sais au moment où je les décide.
- Vous l’avez poussé, mais il avait les moyens de ne pas se laisser pousser.
- Et quand bien même on arriverait à se dire que vous avez eu tort, il n’en reste pas moins que c’est l’amour que vous lui portiez qui vous a conduite à agir ainsi. Or notre devoir éthique vis-à-vis du malade, ce n’est pas le succès, c’est la droiture et la pureté de cœur (quant au médecin, il a deux devoirs éthiques : le premier est d’être droit ; le second, on a tendance à l’oublier, c’est de connaître son métier ; mais passons).

Vous avez raison de chercher à comprendre. Il n’est pas temps encore de se dire que vous ruminez inutilement, et à ce stade du deuil il est bon que vous recherchiez tous les éclaircissements nécessaires. Je ne sais pas si je peux vous y aider ; mais je sais que j’en serais fier.

De même, vous avez raison de souligner que le monde de la maladie est un monde où le soutien des aidants n’est pas organisé ; allons plus loin : la pente naturelle des choses est bien, comme vous le soulignez, à l’inverse de ce qui se passe, par exemple pour la prise en charge des enfants. Il faudra bien un jour qu’on se demande pourquoi, et qu’on y remédie. Pour ma part j’aimerais qu’on mette en place, non de l’aide aux aidants, comme on le propose si souvent, mais du coaching ; quelque chose qui leur permette de comprendre que ça, ils n’ont pas à se l’imposer, que là ils vont trop loin dans l’abnégation, que leur sentiment de colère contre leur proche est normal, que quand ils commencent à se demander si ça va durer encore longtemps, c’est un sentiment par lequel tout le monde, absolument tout le monde, passe, etc.

Et qu’il ne faut pas tout maîtriser. Que le but de la prise en charge est aussi d’apprendre là lâcher prise.

Sur le syndrome de Diogène je préfère ne pas m’avancer : je vous l’ai dit, je ne connais pas suffisamment la question. Mais j’aime beaucoup ce que vous en pensez.

Bien à vous,

M.C.

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