Poster un message

En réponse à :

L’ADMD et le ridicule

, par Michel

Bonsoir, Anne-Marie.

Votre remarque est intéressante, et je suis heureux d’y répondre.

Vous écrivez en effet :

Je ne comprends pas pourquoi les anti-euthanasie comparent toujours les sympathisants ADMD à des nazis

Mais il ne vous a certainement pas échappé que, précisément, je ne fais pas cette comparaison. A aucun moment je ne parle de nazis. Ce dont je parle c’est des eugénistes austro-allemands, plus précisément de Binding et Hoche, qui étaient des gens parfaitement respectables et bien intentionnés, et dont les thèses n’étaient pas si aisément réfutables. Il est exact que les nazis en ont fait un usage ignoble, mais ce n’est pas cela qui est en question : s’il n’y avait que les nazis, on serait dans le crime organisé, et il n’y aurait pas de débat du tout. Je vous le répète : les eugénistes austro-allemands disaient des choses bien plus nuancées.

Alors pourquoi vous êtes-vous méprise ?

Je ne crois pas un seul instant que l’ADMD en soit réduite à vouloir cette victimisation. Je pense simplement que vous ne connaissez pas, ou pas assez, la question de l’eugénisme austro-allemand. Je vous y renvoie donc, en vous suggérant par exemple cet article http://infodoc.inserm.fr/ethique/Ethique.nsf/397fe8563d75f39bc12563f60028ec43/829300114ac02376c12567c20046b6b3?OpenDocument

Cela dit, la position défendue par Binding et Hoche me semble éthiquement inacceptable.

Quel rapport avec l’ADMD ?

Simplement ceci : les problèmes commencent quand on se demande s’il y a des vies qui valent d’être vécues. Et sur ce point il se trouve que le discours de l’ADMD présente quelques anomalies.

En doutez-vous ?

Vous m’écrivez :

La position ADMD ne veut pas supprimer des handicapés ou des personnes âgées qui ne sont plus ou pas socialement rentables. Elle veut permettre à des hommes et des femmes lucides et conscients de mettre fin à leurs jours s’ils en expriment le désir, et pour eux seulement. C’est un choix personnel

Soit. S’il ne s’agit que de cela, nous ne sommes pas dans l’euthanasie mais dans le "droit au suicide", ce qui n’a aucun rapport. Je crois qu’il n’est nul besoin de réfléchir longtemps pour constater que la notion de "droit au suicide" n’a aucun sens, mais s’il est des personnes qui veulent organiser leur suicide, je ne vois même pas comment on pourrait s’y opposer. Quant à légiférer sur ce point, il n’est là non plus nul besoin de réfléchir longtemps pour constater que ce serait une ânerie monumentale.

Mais surtout votre propos réduit le discours de l’ADMD à cette question du projet de mort volontaire, n’est-ce pas ?

Or l’article qui sert de base à ce forum traite des positions prises par M. Romero à propos de deux cas récents :
- Celui de la jeune Hannah Jones, qui n’a pas de rapport avec la problématique de l’euthanasie.
- Celui d’Eluana Engaro, qui n’est pas exactement un modèle de demande de mort volontaire.

Il semble donc que le projet de M. Romero soit un peu plus vaste que vous ne l’écrivez. Et là je commence à retrouver, non point les nazis, mais Binding et Hoche.

Et je vous laisse le soin de constater que si cet article a suscité plusieurs commentaires de sympathisants de l’ADMD, aucun jusqu’ici ne s’est risqué à me répondre sur le fond. Peut-être le ferez-vous ? Comment justifiez-vous les propos tenus par M. Romero ?

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.