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La souffrance en fin de vie

, par aurélieferr

Bonjour

je m’appelle aurélie, j’ai 31 ans, je viens de perdre mon père agé de 61 ans emporté par le cancer de l’amiante, je lis tous vos témoignages et je m’apperçois qu’il n’y a pas que moi qui ait vécu un tel drame. Ma mère et mes soeurs et frère avont accompagnés mon papa jusqu’à son dernier souffle, su service pneumologie jusqu’au service palliatifs nous avons été là jour et nuit, nous ne voulions pas qu’il soit attaché dans son lit et qu’il est des crises de folie, je vous assure j’ai vécu l’horreur, arrivé en palliatif mon père ne savait toujours pas qu’il allait mourir il avait des projets mais il a commencé à se dégrader, à faire des crise de delirium, à ne plus s’alimenter.... je suis allée le voir un dimanche avec ma fille, il était bien sauf qu’il avait le teint jaune et les yeux aussi mais il avait jamais autant mangé et fumé... ma foi même nous ne croyons pas au diagnostic, il a regardé ma fille comme si il s’imprégnait de sa personne, c’est vrai son regard était différent. Le mardi matin mon père était confu incohérent ma mère a remarqué que son cerveau était atteint !, le mercredi quand je suis venue le voir, mon dieu un choc, je ne reconnaissais plus mon père, son dentier ne tenait plus et le peu de fois où il était conscient il ouvrait les yeux comme si il n’y voyait rien et voulait se lever... Nous le rassurions tout le temps nous lui donnions la main sans cesse... le jeudi nous l’avons fait bénir car il faisait des apnées interminables !!!, il a été sondé, et je ne vous dis pas ce qui sortait de là dedans !!, bref les apnées ont continués.. la respiration (ce bruit je ne l’oublierais jamais) mais le coeur était là et s’accrochait, nous lui avons parlé nous lui avons dit de rejoindre la lumière qu’il pouvait partir tranquille et que nous l’aimions beaucoup mais en vain... Il s’accrochait à la vie pour vous dire ses mains étaient froides et ses pieds étaient bleus c’est pas possible de laisser un malade dans cet état, j’ai été traumatisée de voir mon père dans cet état, ces gémissements, ces bruits de machine, cette respiration et ces malades hopitalisés criaient de douleur ou de desespoir, c’est vrai mon père a eut la chance d’être entourés jour et nuit, il a perdu sa tête le mardi matin il est parti le lundi suivant... Il est parti car il voulait rester seul, moi même je n’arrivais plus à renter dans sa chambre le dernier jour une sensation de froid alors que j’y ai dormi tout le temps et je vous assure que dans sa chambre il faisait très chaud !! nous avons eut l’impression qu’il nous repoussait pour mourir, il a du ressentir notre souffrance de le voir comme cela, alors nous sommes tous restés dans le salon du palliatif (à coté de lui mais plus dans cette chambre) puis, ma mère est rentré pour lui faire un bisou de bonjour le matin et là il est parti avec elle.. Nous étions tous soulagés qu’il soit parti car c’était une souffrance psychologique pour lui et une torture pour nous !! je suis rentrée dans sa chambre 1heure après sa mort, il était beau, la chambre était redevenue chaude, je lui ai parlé (bien que je l’avais fait déjà), quel cadeau il m’a fait de le voir comme cela APAISE, comme si pour me dire "ma fille tu peux me regarder maintenant.." il est parti dans la dignité, le lendemain, la veillée ce n’était pas lui un vrai santon !! et là je me suis rendu compte qu’il m’avait fait effectivement un réel cadeau de l’avoir vu de suite après sa mort.. Il a été entérré un 9 février le jour de son anniversaire, le curée a dit que c’était vraiment significatif, arrivée à la vie un 9 février et monter au paradis un 9 février aussi.. Incroyable, quel bel anniversaire, c’est ce qu’il aurait voulu être tous là pour lui, le lendemain de l’enterrement le cimetière était enneigé à Marseille, incroyable, lui qu’il voulait tant aller à la montagne, mes parents avaient réservés pour le 4 février mais obligé d’annuler, il adorait la neige et quand nous sommes allés le voir sous cette neige au cimetière, je suis sure qu’il était là, nous étions si bien... Malgré tout j’ai cette tristesse, des questions au sujet des soins palliatifs, est ce qu’il souffrait ? est ce qu’il nous entendait ? nous voyait ? (le peu de fois où il ouvrait les yeux) avons nous pris les bonnes décisions ? est il heureux ? est il parti en paix ? . Et j’ai ces sons qui ne me quittent pas.. Je me suis aperçue aussi que beaucoup de malades étaient seuls et mon père a eut la chance d’avoir été entourés des siens jour et nuit. Voilà je voulais juste raconter mon expérience aux service palliatif, même si mon père est plus là, croyez moi que si un jour je suis malade et que les docteurs me mettent au service palliatif, je serai à quoi m’en tenir : un silence de "mort" quelques fois des malades qui crient,seuls bref j’appelais ce service le couloir de la mort, oui certes avec des télés qui n’ont jamais marchés.. (vu l’état des malades ce n’est pas trop la peine d’investir) un balcon mais impraticable pour les malades. Voilà mon expérience, je suis très malheureuse que mon père soit parti surtout dans ces conditions, je l’aime énormément

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