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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonjour, Odile.

La question des contentions n’est pas forcément simple, et seuls peuvent la traiter ceux qui sont confrontés à ce cas précis.

Mais telle que vous la posez, elle est caractéristique des situations de soins palliatifs.

Si je comprends bien, la contention a été posée parce que le malade arrachait sa sonde urinaire. La première question est donc de savoir pourquoi il avait une sonde. Et je dois commencer par dire que plus de la moitié des sondes urinaires qu’on pose sont inutiles, ou sont laissées trop longtemps. J’ai retiré beaucoup plus de sonde que je n’en ai posées ; et j’ai eu des combats sanglants contre des soignants qui se figuraient que la sonde peut être utile au confort du malade ; cela peut se produire (pensons au malade perclus de métastases osseuses et pour qui la moindre mobilisation est un supplice) ; mais le plus souvent c’est simplement méconnaître qu’il existe, par exemple, des changes complets au pouvoir absorbant extraordinaire. Il faut tout faire pour éviter les sondages, y compris de la chirurgie acrobatique, y compris à l’extrême fin de vie (à condition de trouver le chirurgien).

Bon. Supposons que la sonde soit inévitable. Alors que faire si le malade se l’arrache ?

On peut alors penser à la contention. Mais il faut la penser en termes de rapport bénéfice/risque, et si le malade ne supporte pas la contention, on peut se trouver en difficulté. Il faut alors mettre des sédatifs, avec tous les inconvénients que cela comporte.

Ce sont des décisions difficiles. Tout ce que je peux dire, c’est que ces situations sont rarissimes, et ne sont acceptables que si on est absolument assuré qu’il n’a aucun autre choix. Quand je dis "rarissimes", je veux dire que dans ma pratique gériatrique j’ai plusieurs années de suite pu travailler à zéro contention ; et que dans un établissement où tous les lits étaient à hauteur variable, nous étions à zéro barrière ; au pire on mettait un tapis de gymnastique au sol ; j’avais même pu mesurer (voyez http://geriatrie-albi.com/Cavey6.html que les accidents étaient moindres qu’avec les barrières (simplement parce que le malade qui enjambe les barrières tombe de plus haut...).
Bien à vous,

M.C.

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