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En réponse à :

La souffrance en fin de vie

, par Michel

Bonsoir, Nata.

Je vois que nous aurons du mal à nous mettre d’accord sur les mots. C’est à la fois sans importance et très gênant.

C’est sans importance parce que ce qui compte est que vous ayez pu décrire ce qui s’est passé, et la souffrance qui est encore la vôtre, et c’est là-dessus que je vous répondrai dans un instant.

C’est très gênant, parce que si vous vous souvenez du point de départ de notre conversation, vous disiez que le râle agonique pouvait être quelque chose de très pénible ; et je vous répondais qu’il ne faut pas le confondre avec l’encombrement bronchique : ce dernier se traite et doit se traiter, le premier ne se traite pas et n’a pas lieu de l’être. Ce que vous décrivez dans votre second message est un cas typique d’encombrement ; cela ne contredit donc en rien ce que j’écrivais dans mon article ; simplement nous ne parlons pas de la même chose.

Quant à savoir ce qu’est une agonie, je comprends bien que vous soyez incitée à utiliser ce mot pour décrire les derniers jours de votre père ; je m’en tiens, moi, à la définition technique, mais c’est mon métier qui m’y pousse : la phase agonique ce sont les dernières heures, pas les derniers jours, et c’est important parce que je ne vais pas m’y prendre de la même façon dans l’un et l’autre cas.

Mais laissons cela. Votre description est donc celle d’un encombrement terminal. Je n’y étais pas. Je ne peux donc pas vous dire si votre père a reçu assez de diurétiques, si on a suffisamment diminué l’hydratation. On a donné de la scopolamine, et avec un très bon résultat : car comme vous dites il était soulagé à peu près trois heures, mais c’est précisément la durée d’action de la scopolamine, et il est simple de renouveler la dose.

Mais peut-être cela n’a pas suffi ; peut-être tout a-t-il été fait dans les règles de l’art, avec un résultat malgré tout médiocre. Cela peut se produire. Dans ce cas il faut arriver à évaluer la détresse du malade, et c’est extrêmement difficile tant tout le monde est submergé d’émotions diverses ; souvent on la sous-estime, cette souffrance ; tout aussi souvent on la surestime.

Toujours est-il que, je vous le répète, si on arrive à la conviction que la souffrance du malade ne peut-être laissée en l’état, et si le malade en exprime le désir, un encombrement bronchique majeur est pour moi une indication à la sédation. Le confort du malade est alors garanti.

Mais reste la souffrance de l’entourage.

Bien à vous,

M.C.

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