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En réponse à :

La démence : généralités A propos de l’aveuglement des familles

, par Michel

Quand je parle de ne pas m’en mêler, je fais seulement allusion à ce qui se passerait si j’étais dans la situation d’une équipe qui se poserait le problème, et qui aurait à décider si la décision bonne est que le vieux monsieur fasse voter sa femme ou si elle est qu’il ne le fasse pas... J’ai bien compris que dans la pratique ni vous ni moi ne sommes concernés.

Quant à la question des hommes politiques, elle est centrale dans la discussion, car c’est d’elle dont dépend la possibilité ou non de déroger à un principe.

Dans la situation de la jeune femme qui voulait se faire incinérer, j’ai suggéré que les funérailles concernent bien plus les vivants que le défunt, et qu’il fallait comparer le dommage infligé au défunt par rapport à celui infligé aux endeuillés. On s’apercevait alors que le respect du principe ne servait qu’à respecter le principe (même si Kant a bien raison de rappeler que la violation des principes n’est pas sans conséquences). Il valait donc mieux considérer les conséquences.

Mais dans l’histoire du petit navire :
- Le principe est qu’on ne mange pas son semblable.
- Les conséquences bénéfiques sont que l’équipage survit.
- Les conséquences délétères sont que le mousse est mangé.
Dans ces conditions la balance avantages/inconvénients ne me paraît pas suffisamment favorable pour qu’on viole le principe.

Redisons-le : du point de vue des principes on ne peut défendre que cette dame vote alors qu’il est manifeste qu’elle n’est plus en état de le faire (pour être parfaitement au carré il faudrait la mettre sous tutelle et demander au juge de se prononcer sur ce qu’il en est de ses droits civiques, mais laissons cela). Si, au nom des conséquences, on décide de déroger au principe, il faut comparer :
- Les conséquences bénéfiques de cette dérogation : elles sont que si le mari n’est pas en mesure d’abandonner son déni, il vaut mieux qu’il n’y soit pas confronté.
- Les conséquences délétères de cette dérogation : une voix dans cette élection n’offrira pas toutes les garanties de sincérité.

C’est là qu’il faut choisir. Et j’ai le sentiment (mais je ne connais pas les personnes impliquées) :
- Que les avantages l’emportent sur les inconvénients.
- Que nous n’avons pas lieu de penser que le mari ne respecterait pas la sensibilité politique de sa femme.
- Et qu’à titre personnel je crains qu’il ne nous faille relativiser l’enjeu de ce scrutin, ce que je dirais moins dans d’autres circonstances. C’est cela qui fait que, tout bien pesé, je crois possible de déroger au principe

Bien à vous,

M.C.

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