... ou encore ceci :
ce vieux monsieur vient tous les jours à l’EHPAD, pour faire manger sa femme et lui brosser les dents "parce que si je n’étais pas là, elle perdrait cinq kilos dans la semaine". Mais son souci, en ce moment, c’est comment la faire voter aux présidentielles. Certes, il connaît le président du bureau de vote, mais il n’est pas sûr qu’il le laisse accompagner sa femme dans l’isoloir.
J’ai doucement objecté que sa femme n’était peut-être plus en mesure de choisir un candidat, et il a poussé un soupir d’agacement.
D’une façon générale, il fait partie de ces proches qui pensent qu’il faudrait plus d’ "animations". Mais il est vigoureusement intervenu l’autre jour, quand le stagiaire AS qui s’était collé à l’atelier "Mémoire : lecture de la presse" a tenté d’expliquer le problème des réfugiés au petit groupe des résidents rassemblés autour de lui, en expliquant que c’étaient de pauvres gens qui fuyaient etc... "Ah mais non, vous n’avez pas le droit de les influencer comme ça ! On sait très bien ce qu’ils sont, ces soi-disant réfugiés..."
Vous n’appelez pas ça de la "cécité", vous ?