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En réponse à :

La démence : généralités REPONSE A DOM

, par Dom

Oui, je suis complètement d’accord avec vous, l’écart entre discours et réalité dans les EHPAD « plombe » le dialogue entre l’institution et les proches. Mais il faut aussi tenir compte du fait que les proches ont désespérément besoin de ne pas voir la réalité, et outre le fait que les établissements privés ont un intérêt commercial évident à enjoliver les choses, je crois sincèrement que c’est aussi nécessaire pour la survie psychologique des proches.

Prenons le cas des « animations » : au risque de paraître cynique, il n’y a rien de plus déprimant qu’un « petit bac » vaillament organisé par des psy-quelque chose avec une bande d’Alzheimer dont certains sévèrement drogués par leurs médecins traitants (et donc maintenus dans une sorte de somnolence qu’on espère bienheureuse) et les autres... comment dire ? fantaisistes serait une facon aimable de présenter les choses.

Bref, les « animations » en EHPAD, c’est à pleurer. Mais les familles réclament des animations, il n’y a jamais assez d’animations, les familles savent qu’il faut des animations, pour stimuler les résidents.... (personnellement, je n’ose pas penser qu’un jour peut-être mes fils en viendront à réclamer plus d’ateliers ponpons pour me « stimuler »....)

La triste vérité, c’est qu’animations ou pas, notre père si brillant, notre mère, cette extraordinaire grande dame, notre frère, artiste surdoué, notre époux si attentionné, ne sont plus rien de tout cela. Cette vérité-là est inaudible, insoutenable et inacceptable, et on ne veut surtout pas l’entendre. Alors on se bat contre l’EHPAD et son manque de moyens, sa négligence, le manque d’animations, les accidents de pipi dans les couloirs, les « odeurs », l’hypocrisie du discours sur « le projet personnalisé » (ah ah, le projet personnalisé... dans le cas de ma mère, l’objectif fixé, c’est « maintenir l’autonomie de l’alimentation. » Avec du mixé, bien sûr, à cause du risque de fausse route, ce qui règle du même coup la différence entre cuiller, fourchette et couteau que ma mère ne fait plus depuis plusieurs mois. En fait, elle ne sait plus non plus à quoi sert un verre et une assiette).

Bon, quand on en est rendu là, ne faudrait-il pas aussi un peu mettre le nez de la famille dans le caca - le vrai, pas du caca métaphorique) ? Arrêter de faire comme si notre proche avait juste un rhume un peu compliqué ?

Mais entre vous et moi, Sophie, vous croyez vraiment que les familles sont prêtes et réellement demandeuses de ce « dialogue vrai » qui vous semble si désirable ?

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