Bonjour, Élodie.
Pour répondre à votre question il faudrait avoir un diagnostic. Or nous n’en avons pas ; certes il s’agit d’un délire, mais quelle est son origine ? Et il y a quatre types d’hypothèses :
Il peut s’agir d’une démence passée inaperçue. C’est une pathologie fréquente, et on comprend aisément qu’un sujet qui perd son aptitude à raisonner soit plus vulnérable qu’un autre à l’envahissement de son cerveau par des pensées irrationnelles, voire délirantes.
Il peut s’agir d’une dépression à forme délirante ; j’en parle parce qu’il me semble que le diagnostic de dépression est fait avec de moins en moins de soin : on trouve des dépressions à des gens qui n’en ont pas, et inversement on passe à côté d’authentiques dépressions. La mélancolie délirante est très méconnue.
Il peut s’agir d’une authentique pathologie psychiatrique du sujet âgé ; on connaît par exemple une psychose hallucinatoire chronique, qui pourrait très bien correspondre à ce que vous décrivez.
Sans aller jusque là il n’est pas rare de voir des personnes âgées souffrir de troubles olfactifs qui leur font percevoir des odeurs qui n’existent pas ; le délire naît alors de la nécessité de trouver une explication au phénomène.
Bien entendu vous avez raison de souligner que si vous répondez trop facilement à sa demande vous risquez de l’entretenir ; ce n’est pas qu’elle s’amuserait à vous faire venir pour rien ; mais si ses inquiétudes lui offrent comme bénéfice secondaire d’être plus entourée, elle aura d’autant plus de mal à se rassurer. Il y a là un équilibre à trouver, et ce n’est pas simple.
Mais je me demande aussi ce qu’il faut faire de son désir d’aller en maison de retraite. Car si elle le veut il faut tout simplement qu’elle y aille. Le seul danger c’est qu’on n’a pas la garantie qu’une fois en institution elle cessera d’être obsédée par ces odeurs parasites…
Bien à vous,
M.C.