Bonsoir, Mick.
Que vous dire que je n’aie déjà écrit ?
Mais c’est qu’il ne suffit pas d’écrire les choses pour résoudre les problèmes. Il ne suffit pas de savoir que ce que vous vivez, c’est ce que tout le monde vit quand il lui arrive ce qui vous arrive. Et j’aurai beau vous expliquer l’origine et les ressorts de votre culpabilité, vous ne vous sentirez pas moins coupable pour autant. C’est que la pensée, la logique, le savoir ne peuvent rien contre les sentiments. De même on a envie de vous secouer en vous disant que vous avez tout sacrifié pour votre mère, que vous êtes allée au-delà de vos forces, que vous avez non seulement fait tout ce que vous pouviez mais que vous avez fait plus que vous n’auriez dû (pour un peu on vous dirait que vous devriez avoir honte de vous sentir coupable) : mais cela non plus ne servirait à rien.
Ce qui peut vous aider c’est de garder en tête que ce sentiment de culpabilité est lié à un processus de deuil. Deuil de votre mère en bonne santé, et c’est inévitable ; deuil aussi, il ne faut pas le perdre de vue car il est plus sournois, de cette relation à la fois magnifique et effrayante qui a fait votre quotidien pendant toutes ces années.
Or tout deuil engendre toujours une culpabilité. C’est un sentiment très pénible, mais c’est aussi un sentiment normal, qui fait partie de la pédagogie du deuil. Et cette culpabilité liée au deuil n’a pas coutume de durer plus de quelques mois.
Il vous faut donc :
Patienter : c’est une étape du processus qui vous conduit à la guérison.
En parler autour de vous : vous ne tarderez pas à voir que toutes les personnes en deuil passent par là.
Apprendre à accueillir ce sentiment avec un minimum d’ironie : la culpabilité liée au deuil est comme ces gnomes des contes de fées : agressifs, désagréables, mais pas méchants.
Je serai heureux d’avoir de vos nouvelles.
Bien à vous,
M.C.