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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Michel

Là, les choses se compliquent, et beaucoup.

Mais je crois que certains malades du SIDA, l’auraient-ils su, ne se seraient pas protégés davantage.

Sans doute. Cela fait penser aux conduites à risque de certaines fractions de la société. La fureur de vivre, en somme. Resterait à savoir ce qui est normal (chacun prend ses risques) et ce qui est pathologique (réaction de deuil inadaptée face à une situation de crise). Je n’ai pas d’idée précise sur ce point, il me faudrait réfléchir plus à fond, et ne pas me limiter à des réponses superficielles.

Il y a toujours, à mon avis, dans une population, une petite proportion de gens que la mort ou la maladie n’effraie pas, ou plus, et qui, en quelque sorte, pratique la "politique de la terre brûlée" :

Tout est là : pour ma part, et actuellement la mort ne m’effraie pas. Ce n’est pas le même mécanisme psychologique qui ferait qu’elle ne m’effraierait plus.

si je suis pour mourir, le reste, tous les autres, je m’en fiche, qu’ils se débrouillent, ce n’est plus mon problème.

En termes kübler-rossiens, cette attitude est caractéristique d’une forme pathologique de colère. Là aussi : que considérons-nous comme socialement acceptable ?

Cette petite proportion constitue une exception, parce qu’en général, "normalement", les gens ont peur de souffrir et de mourir, et cela suffit à les convaincre d’adopter des comportements "prophylactiques".

Oui, mais nous parlons là de comportements prophylactiques illusoires. Une chose est de dire : je vais très mal mais je peux encore faire quelque chose pour retarder l’échéance, une autre est de dire : rien ne sert plus à rien.

Mais la démarche, au fond, reste strictement individuelle...

Et c’est là qu’il nous faut lutter. Ce que dit la santé publique (je laisse de côté l’exigence éthique, spirituelle…) c’est qu’au plan individuel une stratégie individuelle est moins efficace qu’une stratégie collective.

Dit de façon plus cynique, je ne crois pas qu’on puisse fonder une politique de santé publique sur l’idée de responsabilité collective.

Je vous suis, mais je ne m’y résigne pas. Je n’ai pas d’autre tâche sur Terre que de faire comprendre à mes semblables que l’autre est plus important que moi. À charge de revanche, bien sûr.

En effet, tant que la menace n’est pas perçue individuellement, on n’arrive à rien - d’où la nécessité (qui m’irrite profondément à titre personnel), de "faire peur".

Et je sais gré au président Micron de ne pas avoir exagérément pressé ce bouton, et d’avoir préféré faire appel à la responsabilité collective. Je ne partage pas les critiques de beaucoup sur ses deux interventions, que j’ai trouvées plutôt pas mal (même si j’ai des réserves sur certaines mesures). Je rêve sans doute mais j’accorde un grand prix à ce qu’il dit (ce n’est pas la première fois) quand il indique que la confrontation à ce type de réalité lui apprend des choses. Ne désespérons pas de l’humain, surtout si vraiment Ricœur s’en est mêlé.

Mais je m’égare.

Bien à vous,

M.C.

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