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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Dom

Bonjour !

Je ne suis pas très sûre de "commenter" sous la bonne rubrique. "La sottise se porte bien" aurait été aussi un bon "chapeau".

Je voudrais juste rapporter ce que m’inspire le traitement actuel de l’épidémie de coronavirus du point de vue de ma petite lorgnette de fille d’une vieille dame démente "institutionnalisée".

L’EHPAD où réside ma mère vient de mettre en place des mesures de précaution visant à protéger les personnes qui y sont hébergées. Il y a quelque chose de presqu’émouvant dans l’inanité de ces mesures. 

Il est affirmé, dans le courrier aux familles, que l’accès des visiteurs revenant de "zones de contamination" n’est pas autorisé. Comment on mettra en œuvre cette interdiction n’est pas précisé. Il semble que tout reposera sur le "filtrage" de la secrétaire présente à l’accueil (c’est à dire pendant ses heures de présence). 

Concrètement, on ne peut plus entrer en tapotant le code habituel, il faut sonner, la secrétaire vous ouvre, et les visiteurs, à condition qu’ils ne toussent ni ne mouchent trop spectaculairement, doivent signer un registre en arrivant et partir avant que la secrétaire ne finisse son service. Bien entendu, il n’y a pas de contrôle des passeports et des visas, qui serait d’ailleurs inopérant s’agissant de pays européens. 

La direction de l’EHPAD ne peut pas faire moins, sauf à être accusée de ne pas respecter le Plan Blanc - sa "responsabilité" est en jeu si un des résidents meurt. 

Mais il y a plus intéressant. Trois colocs de ma mère sont décédées récemment (depuis le début de l’année, et même en octobre 2019). Les familles soupçonnent désormais une atteinte de coronavirus non diagnostiquée, voire dissimulée. Parce qu’il est impossible de mourir sans raison, juste parce qu’on est vieux. 

Je termine cruellement, et scandaleusement : et si le coronavirus se répandait dans l’EHPAD de ma mère, serait-ce si dramatique qu’il emporte les plus fragiles de ces vies qui n’ont plus depuis longtemps d’autre horizon que le mouliné à la becquée quatre fois par jour et le changement périodique des couches ? De quoi a-t-on le droit de mourir ? 

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