Poster un message

En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Michel

Bonjour, Dom.

Je ne peux pas partager votre point de vue.

un enfant qui se met à pleurer avant de tomber, ou alors qu’il s’est (très peu) cogné, en disant "ça fait mal" n’a pas mal, il a peur d’avoir mal. Simplement, il n’a pas encore une maîtrise assez fine de toutes les nuances possibles de son ressenti, et du vocabulaire qui lui permettrait de les exprimer.

Je vous accorde qu’il faut tenir compte des capacités d’élaboration et de verbalisation de l’enfant. Mais pour ma part si j’ai entendu beaucoup d’enfants (et d’adultes, d’ailleurs) pleurer avant d’être battus, je n’en ai jamais entendu dire « J’ai mal » avant de tomber. Quant à celui qui est tombé, je vous le redis : s’il dit « J’ai mal » il a mal. La seule question est de savoir comment on traite, et il va de soi que la douleur de l’enfant qui est tombé passera plus vite avec un bisou qu’avec de la morphine ; c’est qu’il s’agit d’une douleur psychogène pratiquement pure. Mais c’est très important, car c’est cela qui permet de comprendre que face à cette plainte de l’enfant, dire : Mais non, tu n’as pas mal, puisqu’il ne s’est rien passé constitue la pire des réponses, à l’exception peut-être de : Allons, ne pleurniche pas, ne fais pas le bébé, c’est un bobo de rien du tout ; il s’est bel et bien passé quelque chose, dont il est crucial de donner acte à l’enfant, tout en le mettant en perspective, mais c’est un autre débat.

Et de la même manière votre mère gémissait quand on lui coupait les ongles, et vous avez parfaitement décrypté qu’elle gémissait de peur et non de douleur. Mais… c’est tout simplement ce qui me fait dire et répéter qu’il n’y a pas que la douleur qui fait crier. J’ai fort peu de souvenirs de déments qui disaient « j’ai mal » alors que j’avais quelques raisons de penser qu’il n’en était rien. Par contre j’en ai vu beaucoup qui, sans dire « j’ai mal », s’agitaient et gémissaient, et qu’on traitait par des antalgiques alors que ce n’était pas le problème ; et beaucoup plus encore qui, s’agitant, étaient traités par des neuroleptiques alors qu’ils avaient tout simplement mal.

Bien à vous,

M.C.

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.