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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Michel

Bonjour, Annick.

Je ne peux pas vous parler de votre père. Mais je peux essayer de réfléchir à ce que vous écrivez.

Ce qui me frappe c’est la différence d’analyse entre les aidants et vous. Ce qu’ils vous disent c’est que l’état démentiel s’aggrave, alors que pour vous les choses sont stables. C’est une situation assez classique. Il y a au moins trois raisons de craindre une aggravation :
- La première est que la démence s’aggrave toujours.
- La seconde est que les aidants ont une expérience de ces situations, certes plus ou moins approfondie, mais qui leur permet en principe d’avoir un regard plus objectif.
- La troisième est que vous déployez beaucoup d’énergie pour minimiser le trouble cognitif de votre père. Vous avez raison d’être prudente et de rappeler qu’il ne faut pas tout mettre trop facilement sur le dos de la démence, mais il nous faut tenir compte du fait que vous n’êtes pas sortie de la phase de déni.

En ce qui concerne les médicaments, je ne vois rien d’anormal : l’Effexor est un antidépresseur très ordinaire, qui marche ni mieux ni plus mal qu’un autre et dont le maniement n’appelle aucune précaution particulière. Au demeurant je note qu’il a été prescrit pour autre chose qu’une dépression, et s’il a été utilisé pendant une quinzaine d’années il y a de fortes chances pour qu’il ne serve plus à rien depuis longtemps. D’ailleurs il a été remplacé par un autre antidépresseur, ce qui suffit à couvrir le risque (que je n’ai pour ma part jamais observé) de rebond. Enfin je dois rappeler, d’une part que quand un antidépresseur n’est pas efficace la première hypothèse à envisager est qu’il ne s’agit pas d’une dépression, et d’autre part que quand un dément tient des propos d’allure dépressive la première hypothèse là aussi est qu’il prend une conscience douloureuse de son trouble cognitif, prise de conscience pour laquelle il est illusoire de chercher un traitement.

L’idée de voir un gérontopsychiatre est bonne, mais vous avez fort peu de chances d’avoir un rendez-vous rapidement. Il faudrait pour cela que la situation revête un caractère d’urgence, et ce n’est sans doute nullement le cas : vous voulez qu’on fasse la part des choses entre démence et dépression, mais j’espère bien que cette question a été tranchée lors de la prise en charge précédente. Par contre vous n’obtiendrez rien des Urgences.

Quant à savoir si l’heure de l’institutionnalisation a sonné, c’est encore plus indécidable pour moi.

Bien à vous,

M.C.

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