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En réponse à :

Le droit au risque chez la personne âgée

, par Dom

Bonsoir

Il y a derrière tout cela quelques évidences... qui ne sont pas si évidentes qu’elles en ont l’air :

- "ils ont travaillé toute leur vie, alors la société leur doit bien ça". Non. On peut raisonnablement assumer qu’en moyenne, une personne de 90 ans n’aura travaillé que la moitié de sa vie, en gros entre 17 et 63 ans. Le reste du temps, elle aura été "prise en charge", par ses parents, par l’école, par son régime de retraite ( et qu’on ne vienne pas me dire : "elle a cotisé toute sa vie", tant il relève de la simple arithmétique que le total de ses cotisations n’aurait, au mieux, financé que quelques années de retraite).

- "ils se sont sacrifiés pour leurs enfants, alors c’est normal qu’on se sacrifie pour eux". Non. On ne leur a pas tordu le bras pour faire des enfants, et même, j’espère pour eux qu’ils ont pris plaisir à les faire, comme ils ont pris plaisir à les voir grandir et devenir des adultes, et faire pour eux ce qu’on fait naturellement pour les gens qu’on aime, sans en faire des caisses sur le thème du sacrifice. Et je ne parle même pas ici des parents infects qui n’ont peut-être pas volé leur solitude une fois venu le grand âge.

Devenir vieux n’est rien d’autre qu’un stade de la vie, où l’on récolte ce qu’on a semé. "Les vieux" en soi, ça n’existe pas, pas plus que "les jeunes" en soi. Il y a ceux qui ont réfléchi à leur fin de vie, et pris les mesures pour qu’elle soit ce qu’ils souhaitent qu’elle soit - y compris mourir seul dans des conditions insoutenables, mais librement - et ceux qui rêvent à l’image d’Epinal du vieillard expirant dans son lit, dans des draps de lin, entouré de toute sa descendance. Un peu comme l’ado qui se rêve gardien de but de l’équipe de France, riche à millions, et acclamé debout par des foules en liesse...

Ce qui me dérange, c’est que quand c’est un ado qui fantasme, on hausse les épaules, mais quand c’est un vieux - ah ! Chacun sait qu’un vieux qui meurt est une bibliothèque qui brûle ! - alors on parle de "droit à"...

Un vieux qui rêve de mourir chez lui d’un coup d’un seul dans son lit, c’est un fantasme. Ceux qui y parviennent (mon père, par exemple) se soucient d’ailleurs assez peu de ce qu’ils laissent derrière eux - ce n’est plus leur problème. Cela aussi, je trouve qu’il faudrait en parler quand on évoque "la liberté" ou "le libre-arbitre" des vieilles personnes. Quand on revendique son indépendance, cela devrait aussi signifier qu’on ne laisse pas la m... à balayer à ses enfants.

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