Ce qui me semble le pus difficile c’est de discerner les problèmes éthiques posés par un projet de vie et ceux posés par un projet de vie mal fait. Il est certain que nous avons tous en vue les caricatures, et cela nous met en difficulté pour aborder le vrai problème. C’est un peu comme les démarches qualité : le fait qu’elles soient bien souvent ridicules ne permet pas de dire si aisément qu’il ne peut pas en avoir de pertinentes.
On peut même aller plus loin : quand on veut évaluer les progrès faits dans l’hygiène des mains, le critère retenu est la consommation de soluté hydro-alcoolique. En soi il y a de quoi hurler : la question n’est pas de savoir combien de soluté on consomme mais combien on en consomme de manière justifiée et adéquate. Mais voilà : dans la pratique ce critère s’avère particulièrement robuste. Ou encore on peut évaluer la performance d’un service en matière de douleur sur l’utilisation qu’il fait de la réglette d’évaluation visuelle. Certes, cela ne dit rien sur la qualité des soins ; mais cela fournit un indice pour présumer que dans les services où on utilise cette réglette on se pose probablement la question plus souvent que là où on ne l’utilise pas. Mais dans ces deux exemples on voit qu’on aboutit empiriquement à une évaluation correcte au moyen de critères en soi absurdes... Je trouve cette question vertigineuse.
Bien à vous,
M.C.