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En réponse à :

Le grabataire et son aidant naturel !

, par Michel

Bonsoir, Carole.

Ce que vous dites est pour moi le plus important. Comme je l’ai indiqué il y a des choses que je sais parce que je suis médecin, il en est d’autres que j’ignore parce que je suis médecin. Ce n’est pas un quelconque "chacun sa part de vérité", ce serait trop simpliste. c’est plus de l’ordre du duo ; ou de l’improvisation. Le problème n’est pas de parler mais de s’écouter. Je sais très bien que je ne suis pas clair ; mais je crois que nous n’en sommes plus là, et que c’est celle absence de clarté qui peut nous conduire plus près de ce que nous cherchons.

Aussi n’ai-je pas envie de critiquer votre propos : je risquerais de le faire à partir d’une position de savoir qui ne produirait rien.

Ce que je sais c’est que l’emploi du mot démence est débattu. Pour ma part j’y tiens car je ne crois pas une seconde qu’on change vraiment le regard en changeant les mots. Et je vois, par contre, les dégâts de l’imprécision. Ce pour quoi je lutte, c’est au contraire pour qu’on change le regard sur la démence, ce qui suppose qu’on la reconnaisse ; et je ne me sens jamais plus près de la vérité que quand je dis que les déments ont été mes maîtres.

Sur les comparaisons qu’on peut faire, il y a un point théorique : ce qui distingue les démences fronto-temporales des démences de types Alzheimer est très significatif, suffisamment pour séparer les deux entités ; et il est très réducteur d’en faire des maladies apparentées (comme on le lit par exemple dans l pourtant très sérieux http://www.cref-demrares.fr/Les-Degenerescences-Fronto-Temporales-DFT, et cela ne mène nulle part, sinon à des confusions regrettables. Ne parlons pas de l’imagerie, qui a surtout pour intérêt d’éliminer d’autres affections qui, elles, pourraient être curables.

Mais ce qui me fascine, c’est le point pratique : je vous sens plus sensible à ce par quoi les deux situations se ressemblent. C’est très désarmant pour un médecin dont la hantise au contraire est d’arriver à distinguer les deux (signe sans doute de notre désarroi, si l’on songe qu’il s’agit de préciser le diagnostic d’affections que nous ne savons pas traiter) ; je crois qu’il faudrait en effet mieux réfléchir à ce qui unifie toutes ces problématiques. Réflexion faite c’est plus intéressant que les différences. Et l’un des enjeux est là : dans cette inversion des questionnements. Vous m’ouvrez plein de portes ; je vais essayer de reprendre tout cela point par point. Dommage que je ne sois plus en fonctions.

Bien à vous,

M.C.

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